A l’occasion de de la donation d’une formidable collection de timbres, le Jardin botanique du Grand Nancy vous invite à voyager avec les graines qui s’échangent chaque année entre les jardins du monde entier. L’exposition s’appelle "Les timbrés de botanique".
Savez-vous ce que sont une carpothèque et une sémiothèque ? Ce sont des collections de fruits et de graines. Le Jardin botanique Jean-Marie Pelt du Grand Nancy possède la deuxième plus grande collection de France sur le sujet, juste après le Museum de Paris. 25.000 références stockées en coulisses. Et elles voyagent !
C’est ce que raconte l’exposition "Les timbrés de botanique" que vous pouvez voir jusqu’au 26 février.
A l’origine de cette exposition, il y a la donation de 14.000 timbres du monde entier que Chantal Meniaud, une collectionneuse lyonnaise passionnée de botanique et aquarelliste, a fait au jardin. Des albums somptueux, décorés d’illustrations, qui racontent la culture de chaque pays.
Frédéric Pautz, le directeur du Jardin botanique, explique : "ces plantes sont parfois les emblèmes de certains pays. On voit, à travers le mode de représentation et les espèces choisies, la sensibilité des différents pays. Dans certains cas, on va privilégier les hybrides, dans d’autres les variétés botaniques."
Des graines d’Ukraine
Chaque hiver, en coulisse les jardins botaniques du monde entier font des échanges.
Cela débute par la récolte des graines sur leur territoire. 2.000 lots pour la Lorraine récoltés entre avril et octobre. Elles sont nettoyées, séchées, déterminées avec précision puis répertoriées dans un "index seminum". Un petit catalogue qui sera envoyé aux autres jardins qui pourront passer commandes des graines qui les intéressent pour les planter dans leurs parcs ou leurs serres.
"Cela fait plus de 150 ans que ça existe. Ce sont des échanges gratuits qui ont même continué pendant les guerres. Avec parfois des gens à qui on envoie beaucoup de graines qui ne nous en envoient pas. Il n’y a pas de réciprocité, pas de dimension financière. Les index seminum russes et ukrainiens continuent à arriver", explique le directeur.
Cela permet au Jardin botanique de Nancy de présenter des plantes du Vénézuela ou d'Australie dans ses serres par exemple. Parmi les plus originales, la plus grosse graine du monde, celle du coco-fesses, un palmier des Seychelles. Il suffit de la regarder pour comprendre son nom...
Archéologie des graines
Ces collections ont aussi un intérêt patrimonial. "Sur des chantiers de fouilles archéologiques, comme celui de la Forteresse de Massada (Israël), on a retrouvé des graines âgées de 2000 ans. Elles ont été comparées à des collections actuelles pour retrouver leur espèce précise", raconte Guillaume Beghoura, responsable du patrimoine arboré au Jardin botanique.
Des animations, ateliers et contes autour des graines sont proposés pour enfants et adultes pendant toutes les vacances scolaires.