Proches et anonymes se sont réunis samedi 2 septembre à Nancy pour rendre hommage à Dren Abdullahu, un jeune homme de 20 ans battu et poignardé à mort à Nancy samedi 26 août. La marche blanche a réuni 280 personnes. Le corps du jeune homme sera inhumé au Kosovo dont la famille est originaire.
C'est dans le silence et la dignité que démarre la marche blanche pour Dren place Saint Epvre à Nancy, un lieu que le jeune homme affectionnait. Derrière sa photo, ses proches, ses parents, son frère et son cousin avancent lentement dans la douleur.
"Je ne veux pas qu'on donne une mauvaise image de mon petit frère, ça n'était pas quelqu'un de violent", nous confie son frère Diar avant le départ, "c'est aussi pour ça qu'on fait cette marche".
On a quitté un pays en guerre le Kosovo, ce qui est arrivé à Dren ça ne doit pas arriver dans un pays comme la France, on doit se sentir en sécurité.
Léo, cousin de Dren
"C'est un hommage à mon cousin, on a grandi ensemble, toute la communauté kosovare et albanaise est là, toute la famille est en deuil. On a quitté un pays en guerre le Kosovo, ce qui est arrivé à Dren ça ne doit pas arriver dans un pays comme la France, on doit se sentir en sécurité. C'était quelqu'un de joyeux, il nous faisait rire, il était aimé, c'est une injustice totale" explique Léo.
Dren, 20 ans, est mort dans la nuit du samedi 26 août après avoir reçu plusieurs coups de couteau dont un à la carotide alors qu'il se trouvait à proximité de la discothèque Le chat noir à Nancy. Dans cette affaire, cinq personnes ont été placées en détention provisoire, et quatre d'entre elles mises en examen pour meurtre. Trois personnes avaient déjà été condamnées pour violences.
Que justice soit faite
Des proches, des connaissances, des anonymes, au total 280 personnes traversent Nancy et la place Stanislas pour rejoindre les lieux du drame rue Jean Prouvé près de la place de la Croix de Bourgogne.
On attend la vérité sur ce qu'il s'est passé avec notre enfant et on ira jusqu'au bout
Ardjan Abdullahu, le père de la victime
Sur place, il y a déjà de nombreuses roses blanches et des photos. Après les parents éplorés, tous se succèdent pour déposer une fleur, allumer une bougie ou écrire un mot pour Dren.
C'est bien la tristesse qui domine ce samedi, mais la colère n'est pas loin.
"On attend la vérité sur ce qu'il s'est passé avec notre enfant et on ira jusqu'au bout" nous confie Ardjan le père de Dren, très ému par le monde présent à la marche blanche. Que justice soit faite, tous l'espèrent mais les jeunes interrogés en doute :"vous y croyez-vous ?"
Le corps de Dren sera inhumé au Kosovo : "il aimait Nancy et il aimait le Kosovo, là-bas il sera aux côtés de ses oncles et de la famille de sa mère", conclut celui qui a perdu un fils, toujours digne.