C’est une des conséquences de la dissolution de l’Assemblée nationale. La loi d’orientation agricole qui était en discussion au Parlement est suspendue. Un texte qui était attendu par les agriculteurs de la Meuse après la colère exprimée en janvier dernier.
Nous sommes à Esnes-en-Argonne dans la Meuse. Et depuis dimanche 9 juin 2024, avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, les agriculteurs se posent des questions.
Ça va être très long, parce que je ne crois plus du tout aux hommes politiques.
Laurent Godin, Vice-Président de la coordination rurale
Quel avenir pour l’agriculture française ? Quelle souveraineté ? Et quel renouvellement des générations ? Jeudi 13 juin 2024, Jean-Guillaume Hannequin, éleveur et président de la FDSEA de la Meuse, raconte qu'il "pense qu’on a eu un gouvernement trop peu ambitieux par rapport à ce que l’on aurait pu faire aujourd’hui. On se retrouve dans une période d’instabilité, d’incertitude. Les attentes sont toujours là, très fortes. On a un réel projet agricole et on parle de décroissance. On ne veut pas de décroissance".
À l'automne, les députés devaient se pencher sur une nouvelle loi pour protéger le revenu des agriculteurs. "On veut que l’Europe soit cohérente dans ses décisions, dans sa vision des choses. Donc oui, une grande incertitude dans une période où on avait cette loi d’orientation agricole qui devait être finalisée pour fin juin et qui ne le sera pas donc pas". Ainsi, tout au long de la campagne, les agriculteurs interpelleront les candidats aux législatives sur tous les sujets restés en attente. Et particulièrement ceux de la souveraineté alimentaire et de la compétitivité de l’agriculture française.
Laurent Godin est céréalier dans le sud du département de la Meuse et aussi vice-Président de la coordination rurale. Selon lui, ces nouvelles élections ne changeront pas le manque d’intérêt des élus pour le monde agricole. "Les nouveaux élus ne vont toujours pas nous écouter. Ils ne nous ont jamais écoutés. Ils ne nous écoutent pas. Ils sont tous bien gentils, on n’a pas de problème avec eux, mais on n’a jamais de résultats. Nous, on continue à se battre. On continue nos revendications. On espère qu’un jour, on aura des résultats". Depuis dimanche, tous les travaux parlementaires sont suspendus.
Chez les paysans, cette dissolution de l’Assemblée nationale a engendré une grande frustration. "Ça va être très long, parce que je ne crois plus aux hommes politiques", dit-il.
Les nouvelles élections législtatives sont programmées les 30 juin et 7 juillet prochains.