Une maison de retraite réécrit une chanson phare des années 80 et lance une cagnotte pour financer l'achat d'un minibus

La maison de retraite de Mussy-sur-Seine, dans l'Aube, a décidé d'acheter un minibus adapté aux transports de personnes à mobilité réduite. L'établissement lance une cagnotte en ligne pour financer son projet et compte sur une reprise adaptée de la chanson "Les bêtises" de Sabine Paturel pour porter son message.

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C’est une étonnante chorale qui se retrouve jeudi en fin de matinée dans le salon de cette petite maison de retraite. À côté du piano, des résidents, du personnel et des bénévoles de l’association "Les Amis des Glycines". L’air est n’est pas inconnu, c’est celui des Bêtises de Sabine Paturel. En revanche, les paroles ont été quelque peu revues : "L’idée c’est de financer un bus, ça nous f’rait un p’tit truc en plus, pour pas se sentir enfermé, et ne pas se laisser aller"… À Mussy-sur-Seine, petite commune du sud de l'Aube de 944 habitants, les 39 résidents de l’EHPAD lancent comme un cri d’alarme : ils n’ont plus de bus.

Ils sont tristes à l'idée de ne plus sortir.

Céline Nickel, animatrice de la maison de retraite

Cette chanson va servir de support sur les réseaux sociaux pour porter une cagnotte (le lien ici) dont les fonds, une fois la collecte terminée, serviront à l’acquisition d’un bus de neuf places dit TMPR pour transport des personnes à mobilité réduite. En effet, si l’établissement a pu profiter jusqu’à la fin 2024 du véhicule de l’EHPAD de Bar-sur-Seine, situé à quelques kilomètres, ce n’est plus le cas cette année en raison, notamment, des contraintes liées à ce partage. Il faut donc investir pour retrouver une autonomie de déplacements et redonner le sourire aux résidents.

"Ils sont tristes à l’idée de ne plus sortir, c’est essentiel pour leur vie", se désole Céline Nickel, l’animatrice de la maison de retraite mussilienne. Dans son planning, les activités à l’extérieur sont pour le moment mises en pause, "l’avenir est un peu triste", ajoute-t-elle. À côté d’elle, Nicole, 74 ans dont 12 dans l’EHPAD de Mussy-sur-Seine, explique qu’elle aimerait faire des sorties, "des balades dans les contrées". Dans son fauteuil électrique, Murielle en remet une couche : "On pourra aller plus facilement faire un pique-nique, on n’en fait plus et ça nous manque. Il faut que les gens nous entendent."

Résidents, personnels et bénévoles de la maison de retraite Les Glycines de Mussy-sur-Seine réunis autour d'un même projet : acheter un minibus. © Stéphane Moccozet / France Télévisions

Être entendue et être soutenue, voilà ce que la petite troupe espère. Pour acheter un minibus équipé d’une plateforme élévatrice ou d’une rampe d’accès pour les fauteuils roulants, "il faut compter 50 000 euros", précise Hervé Rollin, le directeur de l’établissement. C’est lui qui a réécrit les paroles de la chanson et qui a négocié avec Warner Chappell Music France la question des droits. Touché par le projet, l’éditeur de la chanson originale a fait savoir qu’il ne réclamerait rien.

Hervé Rollin, lui, aimerait toucher le gros lot grâce à la cagnotte lancée sur HelloAsso, ce qui éviterait notamment de piocher dans les 35 000 euros qu’il a provisionnés. Une provision qui, si elle venait à être utilisée, entraînerait nécessairement une augmentation du tarif journalier. "C’est plus difficile de faire vivre un petit EHPAD qu’un grand", justifie-t-il en expliquant que posséder un bus est vital quand on est dans une commune rurale, à une heure de route de Troyes ou Chaumont et 1h30 de Dijon.

Ce n’est pas un mouroir ici !

Catherine, résidente de la maison de retraite

"Les journées sont moins longues quand on sort", reprend Céline Nickel. Quand elle demande à la cantonade ce que les résidents aimeraient faire, les réponses fusent : aller ramasser des jonquilles, aller au muguet, aller voir le musée du vitrail, aller au cinéma… "On n’arrête pas de vivre dès qu’on rentre dans un EHPAD", rappelle l’animatrice qui a besoin d’un véhicule pour satisfaire le plus grand nombre. Aujourd’hui, il est même devenu difficile d’accompagner les personnes âgées faire quelques petites courses dans le bourg de la commune : "Mes résidents ne peuvent pas faire plus de 500 mètres à pied".

La direction de la maison de retraite veut voir son futur minibus sur le parking avant l’été. Une nouvelle vie pleine de sorties pourra alors débuter pour les résidents. On l’a vu plus haut, ils ne manquent pas d’envies et de projets car, comme le dit si bien Catherine, qui à sa chambre au bout du couloir : "ce n’est pas un mouroir ici !"

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