Sur le territoire de Sivry-sur-Meuse, une colonie de castors s'est tranquillement installée en bordure de la Meuse. Lundi 4 mars, jour après jour, les agriculteurs constatent les dégâts.
Depuis quelques années, dans le département de la Meuse, les castors font des ravages. Il faut dire que l'animal s'est parfaitement adapté à la coupe de bois. Ainsi, lundi 4 mars 2024, Carine Renaudin, exploitante agricole, constate une nouvelle fois les dégâts. "Il faut déplacer les castors car il y a un impact trop important sur notre agriculture. Trop de perte de récoltes. Je ne pense pas qu’on sera entendu", dit-elle à France 3 Lorraine. "Le castor a été réintroduit dans les années 1960 et c’est une race à protéger. L'État n’en assume absolument pas les conséquences. C’est l’écologie contre l’agriculture".
Un milieu humide
Car le castor, avec ses incisives, est un animal parfaitement adapté à l'écorchage et à la coupe du bois. Claude Venante, 69 ans, est le maire de la petite commune de Sivry-sur-Meuse, 350 habitants. En majorité des agriculteurs. "Le problème date de 2020, ça fait quatre ans. On a fait remonter ça jusqu’à la préfecture quand même, et ça n’aboutit pas. À cause des barrages, l’eau ne s’évacue pas".
Tout ça est en train de pourrir et ça va être mouillé dans l’eau et puis il n’y aura plus rien. C’est la conséquence du castor. On essaye de bien faire et puis enfin de compte, on nous laisse mourir
Un agriculteur à Sivry-sur-Meuse
Le sol est trop humide. Les racines sont imbibées d'eau. "Regardez tous les pieds de blé !" Un peu plus loin, un agriculteur tient à nous montrer sa situation. "Tout ça est en train de pourrir et ça va être mouillé dans l’eau et puis il n’y aura plus rien. C’est la conséquence du castor. On essaye de bien faire et puis en fin de compte, on nous laisse mourir, c’est la faillite".
Agriculteur depuis 1983, Jean-Luc Collignon, 65 ans, commence-lui aussi à être un peu exaspéré. "Moi qui suis passionné d’histoire, je n’ai jamais entendu parler de barrages de castors. Donc ici, c'est tout récent. L’eau ne peut plus s’évacuer vers la Meuse à cause du castor. C’est inondé partout en amont. Et bien sûr, notre surface agricole est touchée".
Le castor est une espèce protégée. Il cherche toujours à évoluer vers de nouveaux territoires. Près de 15.000 km de cours d'eau sont désormais colonisés par ce rongeur semi-aquatique.
Supercastor !
Depuis quelque temps, les chercheurs en écologie s’intéressent au castor. Il s'agit d'une espèce considérée comme nuisible ou chassée pour sa fourrure. Et on a mis du temps à prendre conscience de son importance pour les écosystèmes. Elle est en train de s’imposer pour lutter contre les effets du réchauffement climatique.