La statue de Sainte-Lucie d’Ecosse revient mercredi 13 septembre 2023 à Saint-Mihiel (Meuse). Une réapparition inattendue après 167 ans passés dans des collections privées.
La statue de Sainte-Lucie d’Ecosse revient mercredi 13 septembre 2023 à Saint-Mihiel (Meuse) après 167 ans passés dans des collections privées. Cette statue était dans l'église du couvent des Minimes de Sampigny (Meuse) du XVIe siècle jusqu’à là Révolution française. Elle a été déplacée dans l’église Saint-Étienne de Saint-Mihiel où elle est restée jusqu’en 1856 avant de disparaître du domaine public.
C'est un gisant en pierre calcaire datée du milieu du XVIème siècle. Elle mesure 44 cm de haut, 159 cm de long et 49 cm de large. Elle présente la particularité d'être couverte de graffitis. Marie Lecasseur, conservatrice des musées de la Meuse en explique la raison : "il était toléré à l'époque de laisser les pélerins graver leurs noms et des dates sur la statue. Ils pensaient sans doute que leurs voeux seraient mieux exaucés."
Le fait que les inscriptions soient soignées viendrait à l'appui de cette thèse : "cela dénote aussi un rapport différent aux oeuvres d'art. Aujourd'hui cela serait considéré comme une dégradation." On retrouve des inscriptions du 17e siècle, d'autres du 18e et cela s'arrête à la veille de la Révolution française lors de la destruction de l'église du couvent des Minimes.
La légende raconte que Sainte-Lucie était la fille du roi d'Ecosse. Elle se serait faite bergère dans le bois de Sampigny. Un jour, elle y planta sa quenouille qui se transforma en cerisier. Elle est priée par les femmes stériles car la sainte aurait la vertu de les rendre fécondes.
La statue fût transportée au maitre-autel de l'église Saint-Etienne de Saint-Mihiel où elle devint inaccessible aux fidèles. En 1856, des travaux sont réalisés sur ce dernier et la statue disparait alors du domaine public. Elle est retrouvée ensuite dans les collections privées de Léon-Charles Moreau. En 1946, son descendant est saisi de l’ensemble de ses biens qui sont vendus lors d’une vente publique.
Un don de la famille Hutin
La statue est acquise par Henri Mayer-Nemarq, antiquaire de Saint-Mihiel, puis vendue à Magdeleine Hutin. Début 2023, les descendants de Magdeleine Hutin souhaitent en faire don à la commune de Saint-Mihiel. Elle est la 4e oeuvre de cette collection privée qui arrive au musée après Saint-Michel terrassant le dragon, de Sainte-Marthe et Sainte-Elisabeth. Marie Lecasseur estime que la statue est de l'école sammielloise même si elle n'est pas attribuée à Richier Ligier.
Elle sera visible désormais au musée d’Art sacré de la commune meusienne à partir du samedi 16 septembre 2023 à 16h.