Le son dans de drôles d’états, des univers déjantés et poétiques, la 27ème édition du festival Densités aura lieu du 24 au 26 septembre 2021 à Fresnes-en-Woëvre, dans la Meuse, organisée par l'association Vu d’un œuf, fabrique artistique.
Après une édition réduite au silence pour cause de pandémie mondiale, après des nuits et des jours à tenter de sauver ce qui pouvait l'être avant que ne tombe le couperet de la préfecture intimant l'ordre de tout annuler, le bouillonnant Festival Densités est de retour, organisé par l'association Vu d'un œuf, fabrique artistique. Première nouveauté, il a lieu en septembre et non pas en octobre. Idéal pour profiter des jolies couleurs de fin d'été dans la Meuse et de spectacles en extérieur.
On a hâte de retrouver les artistes, de retrouver un plateau
L’équipe trépigne à l’idée de cette nouvelle édition qui ne sera décidément pas comme les autres. Ce n’est pas le monde d’après, c’est un autre monde… Un monde qui s’ouvre à de nouvelles expériences. "On se dit : est-ce que cela va vraiment avoir lieu cette fois ? On a hâte de retrouver les artistes, de retrouver un plateau. Cela faisait longtemps que je songeais à changer de date pour le festival pour le sortir des rigueurs de l'automne. Dans la Meuse, l'été indien est joli. Cela peut changer complètement le festival. Cette année, on propose beaucoup de choses en extérieur, les deux après-midi de samedi et dimanche" raconte Emmanuelle Pellegrini, directrice artistique du Festival Densités.
Elle promet un Festival pétillant. À l’image de l’affiche, "c’est l’idée d’Alfred Spirli", percussionniste, bruiteur, improvisateur, "c’est un peu un clown blanc. Il fait des percussions avec tout ce qui lui tombe entre les mains et il est drôle".
Si vous ne connaissez pas encore le Festival Densités, vous allez adorer ! Emmanuelle Pellegrini, directrice artistique du Festival Densités, vous conseille la soirée d’ouverture avec notamment le duo Perrine Bourel (violon) et Moshin Kawa (tablas et chant) puis un duo de voix et une fanfare en extérieur : "c'est une soirée qui reflète bien le festival Densités".
Le samedi après-midi, "Sur les chemins", histoire de prendre un bol d’air avec Camille Perrin, bien connu des Nancéiens, un artiste tout-terrain, clown déjanté, contrebassiste aventurier, insolent et tendre. "Il a travaillé avec des danseurs pour imaginer un parcours et ça ne va pas être triste. Ce même après-midi, il ne faudra pas manquer une installation assez magique d’un artiste qui suspend des cadres de pianos. Et il joue entre les cadres. C’est vraiment très très beau". Sur son site internet, vous trouverez un court extrait vidéo. Il explique aussi : "Le point de départ d'Ersilia est le dispositif, à la fois sonore, scénographique et chorégraphique. J’ai démantelé des pianos à bout de souffle, ne gardant que la table d’harmonie, soit les viscères, les organes. Ces cadres-cadavres sont devenus de purs corps résonnants. Liées par des fils de nylon, les cordes ne peuvent émettre un son par elles-mêmes, cependant la vibration de l’une entraîne indéfectiblement la corde sœur d’un autre instrument éloigné de plusieurs mètres."
Toujours samedi après-midi, une compagnie meusienne, Mamaille, "Helène Gehin va lire des extraits de textes de John Cage en alternance avec un musicien, Lee Patterson, qui lui joue avec des objets un peu insolites". Craies en ébullition, Ressort en vibration, graines enflammées ou autre lamelle métallique en vibration. Grâce à lui les objets usuels et en apparence silencieux prennent vie. Ces travaux ont été diffusés sur la télévision anglaise et notamment la BBC.
Voilà qui pourrait vous donner le goût d’explorer un peu plus ce festival. Pour les plus curieux, il y a du lourd à se mettre entre les oreilles. Trois jours de Festival pour découvrir des univers d’électrons libres. Vertiges poétiques, tourbillons sonores, ou expériences jubilatoires, histoire de changer de paradigme.
Et puisque décidément cette pandémie a tout bouleversé, elle a aussi poussé Emmanuelle Pellegrini à mettre en place une "radio du Festival " une envie de longue date explique-t-elle. "Pas une radio en continu, ni une radio avec des annonces, mais des éclats du Festival à la radio avec une personnalité différente chaque année pour un ton différent". Pour cette 27e édition, elle a confié la mission à Anne Montaron, productrice à France Musique, passionnée de musiques improvisées. Encore une nouveauté pour cette 27e édition, la réalisation d’un film du Festival par un réalisateur Thierry Valino.
"Le public, habituellement, est à 40 % des environs et à 50 % de l'extérieur" nous indique Emmanuelle Pellegrini, autant dire que le festival Densités est encore trop peu connu des Lorrains. La majorité du public vient de l'étranger et d'ailleurs en France.