Le comédien devait parrainer le festival Les Bulles du Rire au K de Tinqueux du 25 janvier au 5 février prochain. Michel Galabru est décédé ce lundi matin à Paris "dans son sommeil", à l'âge de 93 ans, a annoncé sa famille.
L'acteur est décédé à 05H30, a indiqué sa fille, Emmanuelle Galabru. Son tempérament comique et son physique truculent en faisaient un des acteurs français de théâtre et de cinéma les plus populaires. Il a mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres de répertoire et de boulevard, de films très grand public comme la série des "Gendarmes" de Jean Girault ou plus exigeants comme "Le juge et l'assassin" de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu un César du meilleur acteur en 1977.
Michel Galabru était encore sur scène très récemment. Toutefois, en novembre dernier, en raison d'une grande fatigue, il avait dû annuler les représentations de deux pièces, où il tenait l'affiche. Deux décès de proches l'avaient beaucoup atteint: en octobre 2014, il avait perdu son frère Marc, comédien et écrivain, et en août dernier, son épouse Claude était décédée des suites de la maladie de Parkinson.
Fils d'un professeur à l'École des Ponts et Chaussées, né le 27 octobre 1922 à Safi (Maroc), Michel Galabru, baccalauréat en poche, s'inscrit au Conservatoire national d'art dramatique de Paris. Il en ressortira avec deux premiers prix. Pensionnaire à la Comédie-Française en 1950, Michel Galabru y joue les classiques -Molière, Marivaux, Feydeau, Courteline- avant de quitter cette institution en 1958. Il triomphe alors dans des oeuvres du répertoire et surtout du théâtre de boulevard. Parmi ses principaux succès, on peut citer "La claque" (André Roussin), "L'entourloupe" et "Monsieur Amédée" (Alain Reynaud-Fourton)", mais aussi "La femme du boulanger" (Marcel Pagnol), "Don Juan" ou "Le bourgeois gentilhomme" (Molière).
En 2008, il obtient à 85 ans le premier Molière de sa carrière pour son rôle dans "Les chaussettes opus 124", où il interprète avec génie un vieil acteur cabot qui tente un come-back. Parallèlement, il mène une carrière au cinéma, à partir de 1951. Il fait ses débuts dans "Ma femme, ma vache et moi" (Jean-Devaivre). Son interprétation de l'adjudant
Gerber dans la série des "Gendarmes" le fait connaître à partir de 1964 d'un très large public.
Il tourne avec Georges Lautner, Michel Audiard, Claude Zidi, Pierre Tchernia. Acteur prolifique, Michel Galabru joue dans quelque 200 films, dont beaucoup de nanards, mais aussi des films plus ambitieux, où il est dirigé par Jean-Pierre Mocky, Luigi Commencini, Bertrand Blier ou Costa-Gavras.
Marié à deux reprises et père de trois enfants, Michel Galabru avait publié en 1996 un livre de souvenirs, "Je l'ai perdue au 18".