Mondial Air Ballons : vendredi 26 juillet, c’est le jour J, avec un premier envol de masse assuré après la canicule

Le plus grand rassemblement mondial de montgolfières est de retour sur l’aérodrome de Chambley, à l’ouest de Metz. Le 1er vol du GEMAB19 s'est déroulé ce vendredi soir. Depuis plusieurs jours déjà les 200 volontaires s’activaient pour accueillir 1.135 pilotes et 400.000 visiteurs.

Il s’est passé deux ans depuis la précédente édition. Désormais rebaptisée Grand Est Mondial Air Ballons (GEMAB19), la  plus importante concentration au monde de ballons à air chaud se déploie ce vendredi 26 juillet 2019. 19 vols sont prévus pendant les dix jours que dure cette manifestation biennale, au cœur de l’été et du Parc Naturel Régional de Lorraine, chaque année impaire, depuis 1989. Et le premier devrait avoir lieu ce vendredi soir. Briefing à 18 heures,si la météo le permet.

Vol assuré

Au grand soulagement des organisateurs, la période de canicule est enfin terminée. Car qui dit canicule, dit impossibilité de vol. Pour décoller, il faut chauffer l'air à l'intérieur de la toile plus chaudement que l'air extérieur. Plus l'air extérieur est chaud, à l'image de la température enregistrée à Chambley ce mercredi 24 juillet -42°C-, plus le risque d'incendie de la toile est grand. Et ce vendredi, après quelques heures d'inquiétudes liées autant à la chaleur qu'au risque de pluie et même d'orage, la bonne nouvelle est tombée à 18h15, lors du premier briefing des pilotes: "ça vole!"

Mais le vent redevenu entretemps capricieux a fait craindre pendant une heure que tout vol serait annulé, finalement Eole était du côté des aéronautes. Et les ballons; à 20h, sont partis, au sud-ouest, vers l'horizon. Retrouvez ci-dessous les images de ce premier envol de masse que nous vous avons fait vivre dans notre Facebook.

La question du jour c'est: la météo permettra-t-elle les décollages en cette première journée? Entre une averse, un coup de vent et un dernier coup de chaud, la journée aura été pleine de suspens. À 17 heures la situation météo se calme et la décision est acquise, le premier vol va avoir lieu.

Une double signature

Le saviez-vous? Chaque pilote de ballon est tenu de prévenir le propriétaire de la parcelle sur laquelle il compte atterrir ainsi que le maire de la commune concernée. Pour cela, il est utile qu'il ait un bon carnet d'adresse et une bonne connaissance du cadastre. Autant dire que c'est mission impossible! 
Vient ensuite, le cas échéant, le temps des dédommagements en cas de dégâts causés sur la parcelle agricole (couchage des récoltes, blessures sur les bêtes ou sur les clôtures), il faut dédommager les agriculteurs. Il existe un barème de dédommagements prévu en fonction des dégâts. 
Et comme lors d'un conflit routier, chaque nacelle contient un constat amiable rédigé en français et en anglais.

Pour faciliter les démarches et simplifier la communication entre aéronautes et agriculteurs, les organisateurs du Mondial Air Ballons ont choisi de mettre en place une convention avec la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles). Elle a été signée à nouveau pour cette édition 2019 ce vendredi à 13h45 entre Philippe Buron-Pilâtre et Corinne Vanverte, responsable de la FRSEA Grand Est. 

Quelques minutes plus tard c'est au tour de Patrick Lyonnet, directeur régional Enedis de Lorraine, fournisseur d'électricité, de prendre la plume pour signer la seconde convention essentielle au bon déroulement du Mondial Air Ballons. 
Au coeur de celle-ci la sécurité des aéronautes. Le mot est répété à l'envi par l'organisateur, qui, entre un coup de gueule et une blague pour amuser la galerie, sait conserver son grand sens des responsabilités. 
Enedis, dont la mission première est de fournie de l'électricité à ses clients, a convenu adapter sa gestion des réseaux électriques dans la zone survolée de jour comme de nuit. 

Chambley, c'est quand même le seul endroit au monde où sur 10 nautiques les pilotes peuvent voler en toute sécurité.
- Philippe Buron-Pilâtre, orgnisateur du MAB 

200 volontaires pour "donner du bonheur"


A l’occasion de cette 16e édition, ce sont à nouveau 200 volontaires qui s’activent depuis plusieurs jours aux côtés des entreprises et de la dizaine de permanents de l'organisation. Au total ce sont 450 personnes qui, ces cinq derniers jours, ont mis les bouchées doubles pour préparer les infrastructures et réaliser les multiples tâches administratives et autres, pour accueillir dans les meilleures conditions, quelques 3.000 pilotes et équipiers et probablement 400.000 spectateurs. 
 
Car après trois jours d’une terrible canicule qui a déjà largement éprouvée les organismes, c’est réellement aujourd’hui qu’ils vont vivre leur baptême du feu pour les nouveaux, et retrouver le rythme infernal de la manifestation pour les plus anciens. Ici pas de bénévoles. Non. Uniquement des volontaires. Un mot qui prend tout son sens à l’aune du vécu de ces hommes et femmes sur cet événement. Pour certain depuis 30 ans qu’il existe. Ici les plus jeunes sont à peine adolescents et les plus âgés ont allègrement dépassé l’âge de la retraite. Ils ont de 12 à 84 ans! Entre les deux, ceux qui reviennent ou viennent par désir, tels les 30 lycéens qui ont gagné leur place dans le dispositif via le passeport de l’aventure lancé par la Région Grand Est.

Ici vous allez rire, souffrir, parfois pleurer et même trouver le grand amour.
- Philippe Buron-Pilâtre, fondateur du Mondial Air Ballons

Et le responsable de la manifestation d’ajouter ce jeudi soir lors du briefing des volontaires, "vous allez vivre un moment inoubliable et réaliser une tâche formidable : donner du bonheur aux gens. Et pour cela, je vous dis merci, un grand merci."


Des pilotes du monde entier

Une précision tout d’abord, ils ne sont pas aérostiers mais aéronautes. Les premiers sont des militaires. Encore que parmi tous ceux qui convergent ce vendredi vers Chambley, peut-être y en a t’il qui servent ou ont servi en qualité de pilotes de dirigeable ou de ballons à air chaud dans l’armée de leurs pays !

C’est ce vendredi que la plus grande vague des pilotes, accompagnés de leurs équipiers, est attendue de pied ferme par l’équipe managée par la jeune Sarah Laurent, dans son gilet blanc (cette année), sur le dos duquel est brodé le terme organisation. A l’intérieur de la zone pilote où il faut montrer patte blanche –ou plutôt badge bleu- pour pouvoir pénétrer, elle et son équipe accueillent le millier de pilotes, vérifient licences, assurances et autres papiers officiels, leurs font remplir scrupuleusement les diverses formalités administratives, avant de leur remettre le gilet officiel des pilotes, rouge cette année).

A quelques heures du premier briefing et sans doute du premier envol de centaines de bulles d’air chaud depuis le tarmac de l’aérodrome de Chambley Planet’Air, les exposants, les hommes et femmes de la sécurité, les secouristes ou encore les gendarmes, sont eux aussi arrivés sur le site. Où ils ont pris leurs quartiers.

Tout comme les journalistes bien sûr, venus du monde entier, mais aussi de tout près. Et notamment ceux de France 3 et France Bleu Lorraine. Ils vont, nous allons, chaque jour, vont vous faire vivre en direct, par écrit et en photos et vidéos, au plus près des acteurs, les dix jours de cette manifestation gratuite, unique au monde, au cœur du Parc Naturel Régional de Lorraine

Des vétérans américains de la partie


En 1953, l'OTAN investit une nouvelle base à Chambley-Bussières pour renforcer sa présence en Europe face aux soviétiques. Des unités américaines sont déplacées en France.

Bob Sisk, 86 ans et Charles Buchanan, 77 ans, sont tous deux vétérans de l'U.S. Army Air Forces. Bob a quitté le Texas pour rejoindre la base de Chambley dès 1956 durant plus de trois ans. Charles est arrivé une dizaine d'années plus tard, pour une période de deux ans. Le Californien est tombé amoureux de la région:

J'adore les Lorrains, ils sont chaleureux, ils me font me sentir comme à la maison ici.
-  Charles Buchanan, Staff Sergent en 1965, U.S. Army Air Forces

Le Grand Est Mondial Air Ballons est l'occasion pour ces américains de redécouvrir ce lieu empreint de souvenirs sous un autre jour. Ici, plus d'avions militaires mais des montgolfières. 
Les deux hommes espèrent profiter de l'événement pour revoir la Lorraine depuis le ciel, en ballon cette fois-ci.
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