Covid-19 : traversée de la frontière entre la Moselle et la Sarre, voici les nouvelles règles à partir du mardi 2 mars

Présenter un test négatif antigénique ou PCR et un formulaire (DEA) devient obligatoire pour tout passage sans exception de la frontière franco-allemande à partir de ce mardi 2 mars 2021. Détails et document dans l'article.

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La situation sanitaire tendue en Moselle a contraint l’Allemagne à classer le département en zone à forte circulation du virus SARS-CoV-2 et de ses variants. Un test négatif PCR ou antigénique sera obligatoire sans exception, annonce la préfecture.

Berlin a tranché : pas de fermeture de la frontière mais des contraintes supplémentaires pour se rendre chez nos voisins depuis la Moselle dès le mardi 2 mars 2021.

Test et attestation obligatoires

L’institut de veille sanitaire allemand Robert-Koch Institut, vient de classer la Moselle à son plus haut niveau de risque à cause de la circulation élevée des variants de la Covid. Ainsi, peu importe la raison pour laquelle vous devez vous rendre en Allemagne, et quelle que soit votre nationalité, vous devez présenter obligatoirement une déclaration électronique (DEA) ou sur papier libre et un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures.

Les travailleurs frontaliers n’échappent pas à la règle, ainsi que les enfants scolarisés en Allemagne. Les premiers doivent se rapprocher de leurs employeurs pour les modalités concernant les tests, alors que les parents d’élève doivent se renseigner auprès des établissements scolaires allemands.
Les autorités précisent que le télétravail reste vivement conseillé.

Dans un communiqué du mardi 02 mars, la préfecture de la moselle apporte les précisions suivantes :

  • Le Land de Sarre a mis 100.000 tests rapides à disposition des employeurs qui peuvent organiser le dépistage pour leurs salariés
  • Les enfants âgés de moins de 6 ans sont exemptés de tests ;
  • Un centre de tests en drive-in est mis en place à la frontière de la Brême d’Or ouvre de 6 h à 22 h (Metzer Straße 157, 66117 Sarrebruck).

Concernant les transports en commun, la préfecture indique que "les entreprises publiques et privées de transport collectif ne pourront plus transporter de voyageurs depuis la Moselle en Allemagne. Ceci implique la suspension des liaisons de TER, de bus et de tram entre la Moselle et l'Allemagne."

Par ailleurs, "les TGV directs de Paris jusqu'en Allemagne ne sont pas modifiés. Pour les TGV marquant un arrêt à Forbach : les voyageurs pourront descendre à Forbach mais ne pourront pas embarquer depuis Forbach vers l’Allemagne. La possibilité de réserver un trajet international depuis Forbach vers l’Allemagne est suspendue."

Les réactions des élus

Alors que l’Allemagne s’apprête à déconfiner, la situation sanitaire en Moselle inquiète nos voisins.
Le pays a été durement touché par la seconde vague de la Covid. On compte aujourd'hui plus de 70.000 morts, alors que les décès de la première vague étaient autour de 9.000.

Du moment où la Moselle a été classée au plus haut niveau de risque, Berlin a pris la main et les décisions lui appartiennent. Les élus des Länder n’ont plus le pouvoir. Les réunions de crise franco-allemandes, depuis le vendredi 26 février 2021, ont permis de maintenir les frontières ouvertes.

Je regrette beaucoup que Berlin ait pris cette mesure de classement qui ne laisse que peu de latitude aux Länder limitrophes de la Moselle.

Roland Theis

 

"Il est heureux que nos efforts transfrontaliers avec nos partenaires de Moselle et du Grand Est aient convaincu Berlin de ne pas fermer la frontière comme c’est le cas avec la République Tchèque", se félicite Roland Theis, secrétaire d’Etat à la Justice et ministre plénipotentiaire aux affaires européennes du Land de Sarre. "Je regrette beaucoup que Berlin ait pris cette mesure de classement qui ne laisse que peu de latitude aux Länder limitrophes de la Moselle pour agir avec pragmatisme, et en proximité, s’agissant d’appliquer l'obligation de test. La règle fédérale fait même plutôt obstacle à certaines de ces solutions pratiques communes. Nous plaidons maintenant auprès du gouvernement fédéral pour qu’au travers de sa mise en œuvre, l’impact de cette mesure sur la population soit limité."

Car imposer un test PCR ou antigénique quasi quotidien pour les travailleurs frontaliers et les enfants scolarisés relève de l’impossible pour certains élus.

"Ces mesures sont ultra-restrictives", explique Nicole Trisse, députée LREM de la Moselle. "J’aimerais que Berlin tient compte de la faisabilité de la chose. Comment cela peut-il perdurer dans le temps? Il est important de ne pas nous mettre les uns contre les autres. C’est normal d’avoir un test, mais les travailleurs et les écoliers peuvent être exemptés à mon sens."

Depuis plusieurs jours, les élus des deux côtés de la frontière cherchent les moyens pour limiter l’impact sur la vie quotidienne. Une des solutions serait de créer plusieurs centres de dépistage communs.

"Il est indispensable de mettre en place très rapidement des centres de tests conjoints dans les zones frontalières entre la France et l’Allemagne, sur le modèle du centre créé par l’Eurodistrict SaarMosell", avancent l'allemand Andreas Jung et le français Christophe Arend, co-présidents du bureau de l’Assemblée parlementaire franco-allemande. "En outre, tous les centres de tests facilement accessibles devront travailler en étroite coordination."

En revanche, les règles d’entrée sur le territoire français ne seront pas modifiées pour l’instant. Les frontaliers et les travailleurs allemands sont toujours dispensés d’un test PCR de moins de 72h, contrairement aux autres citoyens allemands et aux étrangers qui souhaitent entrer en France.
 

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