Au Luxembourg, le port du masque est désormais obligatoire lorsqu’une distance de protection de deux mètres ne peut être respectée entre les individus. Application concrète dès lundi 20 avril qui coïncide avec le déconfinement progressif du pays et la reprise dans le secteur du BTP.
Lundi 20 avril 2020, ce sera la première étape du processus de sortie des mesures liées à la crise du Covid-19. A l'arrêt depuis cinq semaines en raison de la crise sanitaire, ils seront les premiers à reprendre le travail au Grand-Duché. Les chantiers mais aussi les jardiniers, pépiniéristes et magasins de bricolage vont retrouver leurs habitudes.
Il faudra cependant respecter une règle, aussi bien pour ceux qui travaillent que pour tous ceux qui se déplacent : le port d'une protection buccale (masque, foulard, écharpe) sera obligatoire. L'administration du travail luxembourgeois a déjà prévenu : les contrôles seront renforcés en ce qui concerne l'application des règles de distanciation ou la mise à disposition de protections. Le ministère parle d'un “règlement de crise”.
Lëtzebuerg ass elo zanter bal engem Mount an enger aussergewéinlecher Situatioun. Mee mir sinn elo op engem Punkt an der Entwécklung vum Coronavirus ukomm dass d’Regierung konnt eng nei Form vu Mesuren huelen: eng EXIT Strategie aus dem #COVID19: https://t.co/BQ5gJUqd2s
— Xavier Bettel (@Xavier_Bettel) April 15, 2020
Et au Grand Duché, la reprise économique est bien évidemment synonyme de déplacement. Celui des frontaliers qui occupent une grande partie de ces emplois, notamment dans le secteur du BTP et du commerce. Ils bénéficieront, eux aussi, comme les résidents luxembourgeois, de cinq masques qui seront distribués par l’intermédiaire de leurs entreprises.
Cinq masques par frontalier
Pour les sociétés concernées par la reprise, des distributions gratuites sont organisées depuis vendredi 17 avril 2020 sur un des parkings de l'aéroport du Findel. Le dispositif, piloté par l'armée et la Chambre des métiers, permet à toutes les entreprises et les artisans des secteurs impliqués de récupérer des masques de protection.
? La Chambre des Métiers et #LëtzebuergerArméi sont présents sur le ?️ parking E du Findel en vue de la distribution de masques ? pour le secteur de la ?♂️ construction !
— Chambre des Métiers (@CdMLuxembourg) April 17, 2020
Toutes les informations sur :https://t.co/1krkGieobb pic.twitter.com/bUxSySEB7Q
Un dispositif qui ne manque pas de susciter de nombreuses railleries de la part des frontaliers sur les sites d'info locaux comme L'Essentiel : “5 masques par personne, ça fait 2 jours et demi de travail... à bon entendeur. Franchement, c'est comme envoyer un soldat au front avec un revolver en plastique” ; “5 masques par personne ou un pistolet à eau pour aller à la guerre c’est pareil”...
Cette première phase durera trois trois semaines selon le gouvernement luxembourgeois. Les sociétés, entreprises et administrations sont quant à elles, encouragées à pratiquer le télétravail tout au long de la sortie du confinement. La phase 2 est prévue le 11 mai avec la reprise de l'enseignement secondaire. La phase 3 interviendra le 25 mai avec la reprise de l'enseignement fondamental ainsi que des crèches et structures d'accueil.
Des masques aussi pour les résidents
Depuis le jeudi 16 avril 2020, le gouvernement organise la distribution de masques chirurgicaux à tous les résidents et aux services communaux. Quatre millions de masques ont été livrés aux 102 communes du pays qui se chargeront de les dispatcher à raison de cinq par résident. Deux méthodes : soit par la poste (comme à Luxembourg ville) ou en porte à porte.
Pour toute sortie dans les lieux où la distanciation sociale ne peut pas toujours être respectée (supermarchés, magasins etc...), il n'y aura pas d'autre alternative que de porter un masque. Tout contrevenant s'expose à une amende de 145 euros.
Trois questions à un travailleur frontalier
Thierry Labro est journaliste chez PaperJam à Luxembourg. Depuis 1993, il fait le trajet depuis la Lorraine et passe la frontière pour travailler. Son regard sur le déconfinement à venir.
- Est-ce que vous retournez au boulot lundi 20 avril ?
- Quelles garanties sanitaires sont mises en place ?
- Tout n’est pas encore réglé ?
Et ça commence dès le trajet vers le lieu de travail. Certaines entreprises envoient plusieurs salariés travailler dans la même camionnette. Est-ce compatible ? Sans parler des transports en commun, qui sont des lieux à forte concentration.