Au lendemain du jugement correctionnel par le tribunal de Sarreguemines, Me Martial Gagneux, a indiqué ce mardi 14 mars qu'il allait faire appel. Erigée en octobre 2017 sur un terrain privé à Volmunster, la stèle rendait hommage aux soldats de la tristement célèbre 17e SS Panzergrenadier Division.
"Nous allons faire appel de ce jugement, dont je ne connais d'ailleurs pas encore les motivations, ni d'ailleurs la façon dont ce jugement a été rendu", nous indique par téléphone ce mardi 24 mars 2020 au matin Me Martial Gagneux. L'avocat sarregueminois s'est entretenu avec son client, un ressortissant allemand que le tribunal de Sarreguemines a condamné ce lundi 23 mars à 18 mois de prison dont neuf mois avec sursis. Celui-ci lui a confirmé vouloir faire appel. Sa condamnation est conforme aux réquisitions du procureur, lors de l'audience qui s'est tenue le 24 février 2020.
"Rendre hommage à un ami"
Jugé pour "apologie de crime de guerre" et "apologie de crime contre l'Humanité", l'homme, âgé de 36 ans, est père d'un enfant. Il est accusé d'avoir érigé sur un terrain lui appartenant, à l'écart du village de Volmunster (Moselle), une stèle, visible du chemin communal, qui portait l'inscription en allemand "En l'honneur des soldats tués appartenant à la 17e Division-Panzer SS. «En avant, on y va, à travers»".S'il ne s’est pas exprimé lors de l'audience, laissant la parole exclusivement à son avocat, il avait auparavant expliqué aux gendarmes enquêteurs qu'il voulait ainsi "rendre hommage à un ami, soldat de la 17e SS Panzergrenadier Division, décédé six mois auparavant, et "à ses copains tombés pendant la guerre dont il (lui) parlait souvent".
Me Gagneux avait plaidé sur la forme de la prévention évoquant un vice de procédure et demandant l'annulation des poursuites, l'accusation ayant associé l'apologie de crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Deux délits qui auraient dû, selon son argumentation, être différenciés.
"Envoyer un signal fort"
Sur le fond, l'avocat sarregueminois a plaidé la relaxe. Selon lui, le ressortissant allemand n'avait en aucune façon voulu faire l'apologie des crimes nazis et par ailleurs la visibilité de la stèle ne semblait pas si évidente. De son côté, le procureur, Jean-Luc Jaeg, avait à travers ses réquisitions indiqué vouloir "envoyer un signal extrêmement fort" à l'encontre d'un prévenu "très connu en Allemagne des services de renseignements comme étant un militant néonazi, un militant d'extrême droite appartenant au groupuscule de suprémacistes blancs Hammerskins".La stèle à l'origine de ce procès avait été démontée le 4 janvier 2018 par les gendarmes.