Le président du parti Les Républicains a annoncé mardi 11 juin que la droite avait "besoin d'une alliance" avec le Rassemblement National pour les élections législatives. En Lorraine, les cadres et les élus LR dénoncent les propos d'Eric Ciotti et réclament sa démission. Certains ont même décidé de quitter le parti.
Les annonces d'Eric Ciotti ce mardi 11 juin ont eu l'effet d'une bombe dans son propre camp. Invité du journal de 13 h de TF1, le président du parti les Républicains a déclaré que la droite avait "besoin d'une alliance" avec le Rassemblement National pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Depuis, les réactions sont virulentes parmi les élus LR en Lorraine.
"Je demande la démission d'Eric Ciotti, tonne Jean-Jacques Gaultier, député LR de la 4ème circonscription des Vosges. C'est une décision personnelle, prise sans concertation, que je ne cautionne pas sur la forme et encore moins sur le fond. Cette déclaration n'engage ni le parti les Républicains, ni notre groupe parlementaire. Dans les situations difficiles, on attend des responsables politiques du sang-froid, du courage et de la fidélité à nos valeurs héritées du Général de Gaulle et de Jacques Chirac".
Je ne souhaite pas perdre mon âme
Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle
Le sénateur LR de Meurthe-et-Moselle, Jean-François Husson va encore plus loin. Le rapporteur du budget du Sénat a annoncé qu'il quittait Les Républicains. "Je démissionne parce que je n'accepte pas la politique du fait accompli, le président n'a réuni personne, il décide tout seul, moi, je suis grand, je décide en mon âme et conscience, déclare-t-il. Je ne souhaite pas perdre mon âme! C'est un cri du cœur: je quitte le parti, car nous devons tirer le signal d'alarme!"
🔴 Le "cri du cœur" de Jean-François Husson, sénateur LR démissionnaire de Meurthe-et-Moselle : "Je n'accepte pas la politique du fait accompli, le président n'a réuni personne, il décide tout seul, moi je suis grand, je décide en mon âme et conscience" : @jf_husson. pic.twitter.com/Ao17bMLDc0
— LCI (@LCI) June 11, 2024
Candidat à sa réélection dans la 1ère circonscription des Vosges, Stéphane Viry semble lui aussi avoir décidé de claquer la porte de son parti. "Eric Ciotti a cédé au déshonneur. (Sa décision) me conduit à m’émanciper des LR, puisque Eric Ciotti en est la triste incarnation, et à faire sans, dans cette élection législative" écrit-il sur Facebook.
Il a franchi le Rubicon
Patrick Thil, secrétaire départemental LR 57
En Moselle, Patrick Thil, le secrétaire départemental de LR a lui aussi voulu rendre sa carte quand il a eu vent des propos d'Eric Ciotti, puis il s'est ravisé. "Je milite depuis l'âge de 18 ans dans le parti gaulliste et j'estime que le Rubicon a été franchi. Nous ne pouvons pas accepter cela! lance-t-il. Les élus LR du Conseil départemental, comme nos candidats pour les prochaines législatives partagent le même point de vue et sont abasourdis. Nous estimons que notre président doit démissionner".
Avant la dissolution, les Républicains comptaient six députés sur 22 circonscriptions en Lorraine (trois en Moselle, deux dans les Vosges et un en Meurthe-et-Moselle). Lors des élections législatives de 2022, le Rassemblement National avait conquis quatre circonscriptions dans la région (trois en Moselle et une en Meuse).