Il a pris ses fonctions à Metz le 31 août dernier. Le Général de Corps d’Armée Christian Bailly est devenu le nouveau gouverneur militaire de Metz. Il nous explique sa vision de l’armée sur la zone Nord-Est.
Il est arrivé à la toute fin de l’été à Metz. « Mon premier contact avec la région s’est fait dans le calme d’une montgolfière » raconte, amusé, le général Bailly. C'était à l’occasion des « Montgolfiades ». Le Général de Corps d’Armée Christian Bailly découvre le territoire depuis un mois, malgré des réunions nombreuses à Paris. Il apprend aussi à connaître ceux, civils et militaires, qui seront ses interlocuteurs : « être l’interface entre le monde militaire et le monde civil me plait » explique-t-il.
Dans la continuité du général Lillo
« Je m’inscris dans la continuité de l’action de mon prédécesseur » a expliqué Christian Bailly. Il compte bien poursuivre les actions engagées, mais aussi mettre en œuvre les idées restées en suspens. C’est le cas notamment de la visite des départements les moins dotés en forces militaires, comme l’Yonne par exemple : « j’ai pris l’engagement d’aller dans les départements où nous ne sommes plus très présents. »
La présence militaire justement, c’est l'un des points sur lesquels il est attendu par les élus locaux. « L’impact de la présence d’une formation [militaire] est très lourd pour l’économie locale » précise-t-il. Un régiment, c’est 30 millions d’euros injectés dans l’économie locale. A l’échelle de la zone de défense Nord-Est, qui compte les 18 départements du Grand-Est et de Bourgogne-Franche-Comté, ce sont près de 2 milliards d’euros.
Le général Christian Bailly, gouverneur militaire de Metz a tenu à rassurer les élus locaux sur le maintien des régiments dans la région. @F3Lorraine pic.twitter.com/ArifPSohEj
— Jean-Philippe Tranvouez (@jptranvouez57) October 4, 2019
« Je suis allé rassurer au niveau local » précise le gouverneur militaire : « On n’a pas d’objectif de processus de restructuration ou de rationalisation. On a plutôt des structures qui vont se consolider ». Pas de fermetures de régiments en vue donc, et même une bonne nouvelle : le commissariat aux armées de Metz devrait voir ses effectifs renforcés.
Préparer les fêtes de fin d’année
Mais le gros du travail pour les prochaines semaines, c’est la préparation des fêtes de fin d’année, avec de nombreuses festivités et des marchés de noël à sécuriser. A Metz, les 800 ans de la cathédrale devraient mobiliser : « c’est intégré dans le renforcement » explique Christian Bailly, qui rappelle que l’opération Sentinelle occupe quelques 7.000 soldats en temps normal sur tout le territoire national, avec des pics à près de 10.000 hommes lors d’événements importants, pour assurer le « contrat de protection ».
Le général Christian Bailly, gouverneur militaire de Metz, à propos des troupes présentes sur le territoire, notamment pour assurer la sécurité des festivités de fin d’année. @F3Lorraine pic.twitter.com/Ns5IH55axG
— Jean-Philippe Tranvouez (@jptranvouez57) October 4, 2019
Une carrière militaire dans le génie, et au cœur des restructurations des armées
Saint-cyrien, sorti de la promotion Monsabert (1982-1985), le général Bailly commence sa carrière comme lieutenant au sein du 4ème régiment du génie à La Valbonne. Il exercera 12 ans au sein de corps de troupe, et 17 ans en état-major.
Entre 2002 et 2005, au sein du bureau stationnement infrastructure, il pilote des projets majeurs liés à la professionnalisation de l’armée de Terre. A partir de 2010, au sein de l’état-major de l’armée de Terre, il travaille sur l’adaptation du plan de stationnement de l’armée de Terre, lié à la dissolution et aux transferts de régiment. Il en garde un souvenir mitigé : « C’est passionnant techniquement, mais toujours douloureux pour les collectivités qui perdent un régiment ». Avant de rejoindre Metz, il était commandant Terre pour le territoire national depuis le 17 août 2017.
L’homme derrière le militaire
Marié, père de quatre enfants, le général Bailly fait des allers retours avec la Provence où sa famille demeure. Issu du monde rural, il dit « être profondément sensible au monde rural » et explique que son engagement au sein de l'armée de Terre porte aussi ce sens du territoire.
Le gouverneur militaire de Metz en quelques chiffres et fonctions
Le gouverneur militaire, c’est l’équivalent du préfet pour les forces militaires. Il est en lien avec les préfets de région et de département sur les questions liées à l’engagement des forces terrestres sur le territoire des régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté.Le gouverneur militaire de Metz cumule plusieurs fonctions : Officier général de la zone de défense et de sécurité Est ; Commandant de la zone Terre Nord-Est ; Commandant des forces Françaises et éléments civils stationnés en Allemagne (environs 1.200 personnes).
L’armée dans la zone de défense et de sécurité Est : 50.000 militaires et agents civils, 12 grands commandements et états-majors, 31 régiments et 4 bases aériennes. En terme d’impact économique, ce sont 2 milliards d’euros investis par an et 4.000 entreprises partenaires.