Le tribunal judiciaire de Strasbourg examinait, ce vendredi 28 juin, l'avenir du groupe sidérurgique Ascométal. Un avis favorable a été rendu à la reprise par l'entreprise britannique Greybull mais la décision ne sera pas rendue avant le 8 juillet. Le soulagement est tout de même palpable.
L'avis du tribunal judiciaire de Strasbourg était très attendue par les 800 salariés du groupe Ascométal. L'audience s'est finalement achevée en début d'après-midi ce vendredi 28 juin, mais la décision est reportée au 8 juillet, au lendemain des élections législatives.
Le tribunal devait examiner la dernière offre de reprise du groupe en redressement judiciaire, après le désistement du groupe français Europlasma jeudi, un coup de massue pour les salariés. Mais à l'issue de l'audience, Yann Amadoro, l'élu CGT d'Hagondange se montrait malgré tout rassurant :
"Tous les organes de la procédure ont rendu un avis favorable à la reprise par Greybull. Le verdict ne sera pas rendu avant le 8 juillet."
Greybull, le dernier sauveur
La dernière offre présentée au tribunal est portée par le fonds d'investissement britannique Greybull qui propose de rependre presque tous les salariés.
"L’offre prévoit 175 millions d'investissements au total, mais le gros de la somme doit être apporté par l'État" a déclaré à l'AFP Yann Amadoro, à l'issue de l'audience, "l'État doit apporter 85 millions et Greybull 90 millions d'euros, mais le financement de Greybull n'arriverait que dans un an, ce qui veut dire que l'État doit mettre de l'argent très vite". La trésorerie actuelle ne permettrait pas de poursuivre l'activité au-delà de 15 jours, selon le syndicaliste.
Le projet de Greybull prévoit d'investir dans une "voie lingot" à Hagondange, destinée à produire des lingots pour la fabrication d'obus, et de rouvrir le laminoir à Dunkerque (usine des Dunes) qui avait été fermé en 2019.
À Hagondange ce matin, les quelques salariés interrogés par notre équipe se voulaient optimistes :
"On a de l'espoir parce que c'est entre de bonnes mains, Greybull est un bon investisseur", "il fait beau, on a encore du travail, l'aciérie tourne, ça sert à rien de pleurnicher, il faut garder espoir", "on y croit, on espère une fin heureuse" conclut une salariée.
La décision sera connue au lendemain d'élections législatives sous haute tension avec un très probable changement de gouvernement.
Ascometal dispose d'une aciérie à Hagondange et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord).
Le devenir de l'aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône - 330 salariés) a déjà été tranché par le tribunal le 31 mai : elle doit être reprise par l'industriel italien Marcegaglia.