Dimanche 15 mars, les refuges de la Société Protectrice des Animaux ont fermé leurs portes au public à cause de l’épidémie de Coronavirus. Depuis la SPA se bat pour stopper les rumeurs de contagion entre les animaux domestiques et l’Homme. Exemple à Arry en Moselle.
Comme tous les refuges de la Société Protectrice des Animaux le refuge d'Arry (Moselle) a fermé ses portes dès le 15 mars 2020 pour faire face à l’épidémie de Coronavirus.
Les bénévoles sont toujours présents pour s’occuper des 70 pensionnaires. Ils se relayent par équipes pour éviter de se croiser tout en respectant les gestes barrières mis en place à cause de l’épidémie. Distribution de nourriture, petits soins et nettoyage des box ponctuent leurs journées.
Pour le moment la structure n’est pas saturée, il reste encore une trentaine de place.
Les animaux victimes de la rumeur
Ce qui inquiète les bénévoles de la SPA : l’augmentation des abandons d’animaux de compagnie à cause des rumeurs de contagion qui circulent sur les réseaux sociaux.Joint par téléphone, Jacques-Charles Fombonne, Président bénévole de la SPA s’inquiète du comportement de certains :
Je redoute que certaines personnes racontent des sottises sur les réseaux sociaux, notamment que les animaux puissent transmettre le coronavirus.
- Jacques-Charles Fombonne
Il n'y a pas de preuve de contagion entre les animaux domestiques et l’Homme. Pourtant la rumeur court. Tout aurait commencé à Hong-Kong à la fin du mois de février 2020.
Un chien y a été testé "faiblement positif" au Coronavirus alors que son maître était lui-même contaminé.
La rumeur d’animaux de compagnie contagieux s'est répandue sur les réseaux sociaux.
En France, un groupe d’experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est réunit rapidement pour se pencher sur la question.
Le 11 mars 2020 l’Agence rend ses conclusions : « A la lumière des connaissances scientifiques disponibles, il n'existe aucune preuve que les animaux de compagnie et d’élevage jouent un rôle dans la propagation du virus SARS-CoV-2 ».
Crainte d'un plan d’euthanasie massif
En temps normal les animaux abandonnés qui se retrouvent dans les fourrières municipales sont confiés à la SPA. L'augmentation des abandons à cause de ces rumeurs risquent d’entrainer une saturation et une vague d’euthanasie massive. Car après un délai de huit jours les fourrières peuvent euthanasier les animaux non réclamés ou non récupérés par les refuges, la loi française les y autorise.
"Il y a urgence, à ce stade il reste 1.000 places disponibles dans nos refuges en France, de quoi tenir 15 jours", affirme Jacques-Charles Fombonne.
Le président de Société Protectrice des Animaux souhaite la mise en place d’un régime dérogatoire: les Français pourraient adopter des animaux dans les refuges malgré les mesures de confinement. Il a sollicité le Ministère de l'Intérieur mardi 17 mars 2020.
L'enjeu est de taille, la France compte près de 20 millions de chats et de chiens et tous les ans 46.000 d’entre eux sont recueillis dans les refuges de la SPA.