Coronavirus : à Metz, le Dr Caldera et ses confrères se sentent "seuls et délaissés" face à la crise sanitaire

En première ligne dans cette épidémie de coronavirus, les professionnels de santé manifestent une inquiétude certaine et dénoncent le manque d'interlocuteurs avisés et le manque cruel de matériel destiné à prévenir la contamination. 

Ce mardi 17 mars 2020, alors que depuis la mi-journée le confinement imposé pour lutter contre le développement du coronavirus est entré en vigueur, les professionnels de santé sont inquiets. Bien sûr, ils apprécient d'être loués par les membres du gouvernement, comme par le président Emmanuel Macron, comme faisant un travail admirable lors de cette pandémie liée au Covid 19.

Mais ces professionnels particulièrement exposés, qui se trouvent chaque jour en première ligne, en contact direct avec des malades potentiellement infectés, ou déclarés porteurs de la maladie, sont inquiets.
Parmi eux, le docteur Emilie Caldera, médecin généraliste, établie au Ban Saint Martin, à quelques kilomètres de Metz (Moselle).
Elle exerce avec deux autres médecins et rejoint l'opinion de nombreux personnels de santé qui se sentent "seuls et délaissés".

Sentiment d'abandon

Comme ses consoeurs et confrères, elle manque de repères institutionnels. En pleine crise sanitaire, elle explique qu'il leur est "extrêmement difficile de trouver des interlocuteurs officiels pour  (leur) communiquer les dernières informations, ou (les) guider dans la gestion de leurs parcours de soins."
Elle confie que "beaucoup d'organismes censés contrôler la santé publique répondent  aujourd'hui aux abonnés absents."

Manque de matériels

Le cabinet des trois médecins reçoit chaque jour au moins une cinquantaine de patients. Il est donc nécessaire de protéger les trois professionnels de santé, en portant des masques lors des consultations, de protéger la secrétaire, elle aussi en  contact avec les patients, mais aussi de fournir un masque à chaque patient.
Le cabinet n'a reçu la livraison que de 2 boîtes de 50 masques.
- Dr Emilie Caldera,
médecin

"C'est nettement insuffisant au vu de l'activité quotidienne et des risques encourus par tous", précise le médecin. Sachant qu'il a été demandé, -et permis- aux patients présentant des pathologies reconnues comme étant "de longue durée" (comme le diabète par exemple), de  ne pas se présenter au cabinet (sauf bien sûr aggravation de leur état de santé), mais d'aller directement en pharmacie qui effectuera le renouvellement de la prescription."
Ces mesures permettent à ces patients de ne pas risquer une contamination inutile.

Interrogée sur l'intervention la veille au soir du Président de la République, le médecin estime que les mesures adoptées vont dans "le bon sens".
Les mesures de confinement étaient indispensables pour tenter de réguler l'épidémie.
- Dr Emilie Caldera, médecin
Selon elle, "il était également indispensable de fermer les établissements scolaires et d'annuler les rassemblements accueillant un nombreux public, comme les manifestations sportives ou les concerts. Cela va permettre d'éviter une propagation plus importante de l'épidémie."

 Déplacements strictement limités

Le 16 mars 2020, le Président de la République a annoncé des mesures pour réduire les contacts et déplacements au strict minimum sur l’ensemble du territoire à compter du mardi 17 mars 2020 à 12h 00, pour quinze jours minimum. Mais avec la dérogation à remplir et à présenter en cas de contrôle, il reste possible de se déplacer pour motif de santé. Cette dérogation est à rédiger à la main ou à téléchargez les ici.
Les infractions à cette règle seront sanctionnées d’une amende allant de 38 à 135 euros.

Lorsque qu'un patient présente des symptômes, il peut être soumis à un test de dépistage, destiné, dans les cas de doute, à affiner le diagnostic. La procédure consiste à prélever un peu de secrétions nasales à l'aide d'un petit bâtonnet, lesquelles seront ensuite examinées par un laboratoire spécialisé, et dont les résultats peuvent être connus sous 24 heures. Le patient est alors placé en quarantaine à son domicile, et outre son traitement, doit observer des règles sanitaires élémentaires afin de ne pas contaminer son entourage : porter un masque, se laver les mains fréquemment, utiliser savon et gel...
Dans la majorité des cas non grave, le traitement de la pathologie consiste à une prise de paracétamol sous strict contrôle médical. Aucun vaccin contre le Covid 19 n'est actuellement disponible.
Mais bien sûr, l'hospitalisation est requise si des facteurs aggravants apparaissent lors du traitement. En cas de difficultés respiratoires par exemple, le patient peut alors être hospitalisé et placé sous oxygène, voire en service de réanimation pour les cas les plus graves.

Qui sont les patients à risques ?

Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) considère que les personnes à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 sont les suivantes : 
  • personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;
  • patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV
  • les malades atteints de cirrhose au stade B au moins
  • les patients aux antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle, ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque ;
  • les diabétiques insulinodépendants ou présentant des complications secondaires à leur pathologie (micro ou macro angiopathie) ;
  • les insuffisants respiratoires chroniques sous oxygénothérapie ou asthme ou mucoviscidose ou toute pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
  • les personnes avec une immunodépression médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive, infection à VIH non contrôlé avec des CD4 <200/mn3 consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souche hématopoïétiques, atteint d’hémopathie maligne en cours de traitement,présentant un cancer métastasé.
  • Les femmes enceintes à partir du 3ème trimestre
  • Les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40kg/m2 : par analogie avec la grippe A(H1N1)
  • Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, les personnes souffrant de maladies chroniques (hypertension, diabète), les personnes âgées (plus de 70 ans), immunodéprimées ou fragiles présentent un risque plus élevé. Dans les cas plus sévères, la maladie peut entraîner un décès.
 

Que faire en cas d'apparition de symptômes ou de dépistage positif ?

Si j’ai des symptômes évocateurs de COVID 19 (toux, fièvre, difficultés respiratoires) : j’appelle mon médecin traitant ou un médecin par téléconsultation, je n’appelle le 15 que si j’ai des difficultés respiratoires ou si j’ai fait un malaise, je m’isole strictement à domicile. Je me fais tester uniquement si je suis une personne fragile ou à risque, si je présente des signes de gravité, si je suis déjà hospitalisé, si je suis un professionnel de santé, si je suis une personne fragile en structure collective (EPHAD, handicap). Si je n’appartiens à aucune de ces catégories, un médecin effectue le diagnostic sur signes cliniques. Les tests en ambulatoire sont possibles.

Si je suis testé positif ou si je suis diagnostiqué cliniquement : je reste strictement à domicile, si j’ai un rendez-vous médical indispensable je porte un masque pour m’y rendre. En cas de difficulté respiratoire, j’appelle le 15. Je me fais prescrire un arrêt de travail initial d’une durée de 7 à 14 jours, entre le 6ème et le 8ème jour j’ai un avis médical, à distance, pour faire surveiller mes symptômes. En fonction de mon état je renouvelle cet arrêt pour 7 jours supplémentaires. Mon isolement sera levé 48h après la résolution complète des symptômes.
 
Les règles sanitaires de base
Face aux infections, il existe des gestes simples pour préserver votre santé et celle de votre entourage :
  • Se laver les mains très régulièrement
  • Tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir
  • Saluer sans se serrer la main, éviter les embrassades
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter
  • Eviter les rassemblements, limiter les déplacements et les contacts
L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité