Émeutes : l'Etat s'engage à financer les travaux dans la ville de Meurthe-et-Moselle la plus touchée

Trois mois après les émeutes qui ont fait de Mont-Saint-Martin la ville la plus meurtrie de Meurthe-et-Moselle, la ministre en charge des collectivités territoriales était très attendue ce jeudi 19 octobre. Dominique Faure s'est engagée à financer 80 % des travaux après indemnisation des assurances.

Mont-Saint-Martin a payé le prix fort lors des émeutes de juin et juillet dernier, consécutives à la mort du jeune Nahel à Nanterre. Neuf bâtiments ont été fortement dégradés à l’image de la mairie, dévastée, de l’école et du Sessad, un centre d’accueil pour jeunes autistes, incendiés.

Depuis ces jours sombres et la découverte de l’ampleur des travaux de reconstruction, le maire de la commune en appelle à l'Etat pour l'aider à payer ces travaux.

C’est dans ce contexte que la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales, Dominique Faure, a fait le déplacement à Mont-Saint-Martin ce jeudi 19 octobre. La ministre a visité l’école reconstruite en urgence avant la rentrée, puis s’est rendue au Sessad.

L'État va financer 80% du reste à charge

Dominique Faure, ministre déléguée aux collectivités territoriales

Dominique Faure, qu'a pu interviewer notre collègue Valentin Piovesan sur place, était porteuse de bonnes nouvelles. "Nous attendons les montants exacts des dégâts et de la prise en charge par les assurances, mais je suis venue dire à Monsieur le Maire que l'Etat allait prendre à son compte 80% du reste à charge".

Serge de Carli s'avoue de son côté rassuré, "c'est rassurant, on a l'impression de ne pas être seuls et d'être écoutés. Ce déplacement d'une ministre de la République suite à ces évènements gravissimes qui ont traumatisé nos personnels, c'est une bonne nouvelle".

Qui doit payer pour les émeutes ?

Le coût des travaux à Mont-Saint-Martin a été évalué entre 2,5 et 3 millions d’euros. À ce jour, selon le maire Serge de Carli, Groupama, l’assurance de la commune, devrait prendre en charge 632 000 euros, soit 30% du montant total de la reconstruction. L’assurance qui avait résilié son contrat avec la mairie comme elle en avait le droit au 1er janvier 2024, l’a finalement prolongé jusqu’au 1er juillet 2024 suite au tollé suscité par cette décision.

La question du reste à charge était donc véritablement posée dans la commune de Mont-Saint-Martin où la richesse moyenne par foyer s’élève à seulement 9.800 euros annuels.

La ministre s'est engagée à ce qu'il n'y ait aucun reste à charge pour la commune.

Serge de Carli, maire de Mont-Saint-Martin

Après les indemnisations de l'assurance et la prise en charge de l'Etat, restera 20% des dépenses prévues à payer, mais là aussi la ministre a pris un engagement.

"La ministre s'est engagée publiquement à ce qu'il n'y ait aucun reste à charge pour la commune. Région et département seront sollicités pour aider notre ville qui est populaire et qui ne peut pas prendre en charge de telles dépenses", a expliqué Serge de Carli à notre confrère.

Une mission flash sur les assurances

Après les émeutes, la question de la prise en charge des assurances pour les collectivités s'est invitée dans le débat public, avec des travaux importants à réaliser dans une centaine de communes françaises. La ministre présente à Mont-Saint-Martin a évoqué le sujet :

"Je comprends les contraintes des assurances dont les dépenses ont explosé, mais je comprends aussi les maires qui ont besoin d'être indemnisés. Avec Bruno Le Maire nous avons lancé une mission flash qui réunira hauts fonctionnaires, maires et acteurs des assurances afin de donner des pistes sur l'avenir de la prise en charge face à la montée des violences. Nous avons dans tous les cas besoin de sécuriser beaucoup plus nos bâtiments".

Des discussions ont justement eu lieu ce midi à Mont-Saint-Martin avec les personnels de la commune, les élus locaux et la ministre pour évoquer toutes ces questions. La mairie a demandé à être réintégrée à plusieurs dispositifs comme l'ANRU.

Parmi les bonnes nouvelles, la réouverture prochaine de la poste, véritable lieu de sociabilisation, qui avait été attaquée à l'explosif il y a deux ans.

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