Frais d'inscriptions universitaires en hausse pour les étrangers non-européens: "ça va devenir compliqué pour le futur"

À la rentrée universitaire 2019-2020, les étrangers hors Union Européenne vont devoir payer dix fois plus cher leur frais d'inscription. Ce mercredi 24 avril, les étudiants étrangers de l'Université de Lorraine, à Metz, ne sont pas inquiets pour eux, mais pour leurs futurs camarades.

C'est désormais officiel, les étudiants étrangers non-européens feront face à une hausse des inscriptions universitaires pour la rentrée 2019-2020. Les syndicats étudiants se sont massivement mobilisés contre cette mesure, mais rien n'y aura fait. Deux textes concernant cette mesure ont été inscrits dans le Journal Officiel ce dimanche 21 avril 2019

Les nouveaux inscrits devront s'acquitter d'une inscription de 2.770 euros s'ils veulent suivre une licence et 3.770 euros pour un Master ou un Doctorat. En 2018, les frais plafonnaient à 170 euros pour faire une année en Licence et 340 euros pour une année de Master. Les étudiants qui ont débuté leurs études universitaires avant cette mesure ne sont pas concernés par cette hausse des inscriptions.

Cette précision rassure énormément les étudiants étrangers de l'Université de Lorraine, à Metz. "Normalement je ne devrais pas payer l'année prochaine" souffle Aya, étudiante d'origine marocaine en L1 AES, rencontrée sur le campus messin de l'université de Lorraine au Saulcy.  Mais pour certains, un doute persiste, "je crois que ça ne s'applique que pour les nouveaux inscrits" réfléchit Alfa, qui vient d'Afrique et qui a entamé sa première année de Licence à Metz. 

Au-delà des syndicats étudiants très mobilisé sur la question, les présidents de différentes universités se sont également insurgés face à cette mesure. L'Université de Strasbourg a annoncé que les étudiants étrangers seront exonérés de cette inscription. En Lorraine, l'Université pense également à exonérer les étudiants étrangers non-européens. 

Des montants qui font peur

Pour Babacar, qui vient du Sénégal pour apprendre le droit à Metz, "c'est déjà difficile lorsque les frais sont au-dessus de 300 euros et que l'on n'a rien". Pour sa formation, le jeune homme de 26 ans a dû s'installer à Nancy, il doit donc payer son loyer, les frais qui vont avec, ainsi qu'un abonnement de train pour venir chaque jour étudier à Metz.

Cela va devenir compliqué pour le futur
-Alfa, étudiant africain

Alfa ne comprend pas pourquoi le gouvernement français souhaite faire payer des frais d'inscriptions aussi élevés à ses étudiants étrangers. "Si j'avais voulu payer ma formation 3.000 euros, je serais parti dans une école privée, où j'aurais eu les mêmes cours. Si mes parents m'ont envoyé dans une université française, c'est parce que l'inscription n'est pas chère". 

Aya, quant à elle, est soulagée de savoir qu'elle n'est pas concernée par la hausse des inscriptions universitaires pour l'an prochain. "Si j'avais dû payer 3.000 euros pour suivre ma deuxième année de Licence, je ne serais pas revenue en France..." souffle-t-elle. 

Ces frais d'inscriptions très élevés inquiètent les universités, qui espèrent ne pas voir une baisse des inscriptions des étudiants étrangers l'année prochaine. Certaines facultés, comme celle des Sciences à l'université de Lorraine, comptent en effet de très nombreux doctorants d'origines étrangères. Et certains de leurs enseignements et travaux de recherches pourraient ainsi être remis en cause.
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