Nancy : face au risque d'augmentation des frais de scolarité, l'inquiétude de Maria, étudiante étrangère

Maria Boumbar est étudiante à la faculté des sciences de Nancy. Si elle veut continuer à étudier en France après l'été 2019, elle devra sans doute payer 16 fois plus cher qu'un étudiant français ses frais d'inscription. Une hausse difficilement finançable et synonyme de retour au pays.

 Le savoir ne devrait pas s'acheter 
Maria Boumbar, étudiante

C'est l'une des premières phrases que prononcera la jeune algérienne de 22 ans lors de notre rencontre en ce mois de mars 2019.
L'étudiante en troisième année de physique fondamentale et appliquée à Vandoeuvre-lès-Nancy souhaite devenir chercheuse.
Après avoir quitté son pays l'Algérie en septembre 2018 pour vivre son rêve, elle s'inquiéte pour son avenir.

Si elle veut rester étudier en France à la rentrée prochaine elle risque de devoir s'acquitter de la somme de 3770 euros contre 170 euros en 2018, le tarif jusqu'alors appliqué pour tous les étudiants de licence à l'année.
Cela monte à 3770 euros contre 340 euros pour un master.

Pour cette jeune femme dont les parents ont déjà beaucoup sacrifié financièrement pour qu'elle vienne étudier en France c'est tout simplement impossible.

Si les frais d'inscription pour les étudiants étrangers hors UE augmentent, Maria Boumbar devra rentrer étudier à Alger. ©FTV Lorraine

Ce changement de tarif a été annoncé le 19 novembre dernier par le Premier ministre, depuis la colère monte dans les facultés.

Seule une infime partie de ces étudiants étrangers pourront bénéficier de bourses.
Pour Maria Boumbar, ce décret est injuste et discriminatoire en particulier pour les étudiants francophones africains qui ne roulent pas sur l'or et qui se tournent souvent vers la France pour leurs études.
Ce retour à Alger signifierait pour la jeune femme revoir ses ambitions à la baisse et devenir enseignante en second degré, la recherche en physique n'étant pas encouragée dans son pays.

Pas d'études en France pour ses amis 

Des amis algériens de la jeune femme pensaient eux aussi venir étudier en France en licence ou master mais le décret les a découragés.
Pour Maria il a fallu un an de démarches administratives, de dossiers, de demande de visa, pour pouvoir enfin s'installer sur le sol français.
Ces difficultés ajoutées à un tarif exorbitant pour l'inscription à l'Université les aura dissuadés.
Comme Maria, la plupart de ces étudiants étrangers travaillent déjà pour financer leurs études mais cela ne suffira pas à faire face aux dépenses accrues.

La position de l'université de Lorraine

Invité du 19/20 jeudi 28 mars, Stéphane Flament le doyen de la faculté des sciences et des technologies de Vandoeuvre-lès-Nancy a précisé que le conseil d'administration a bien prévu des exonérations pour les étudiants déjà inscrits à l'Université y compris s'ils changent de cycle.
Pas moins de soixante nationalités sont présentes à l'Université de Lorraine, essentiellement des étudiants francophones, issus des pays du magreb pour 70% des candidatures.
Stéphane Flament interviewé par Katia Schmitt s'inquiète de la baisse des inscriptions déjà sensible pour la rentrée pochaine et de ses conséquences :

La faculté des sciences a déjà enregistré une baisse de 35% des inscriptions pour la rentrée prochaine. ©FTV Lorraine



 




 
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