Dans les collèges et lycées de France, une minute de silence a été observée à la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard. Les deux professeurs ont été décapités et poignardés par des islamistes radicalisés. Illustration à Metz en Moselle au collège Rabelais.
Une minute de silence était organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, ces deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés ce lundi 14 octobre dans les collèges et lycées de France, avec l'ambition de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme".
"C'est un temps essentiel" a expliqué Grégory Premon, directeur académique des services de l'éducation nationale de la Moselle, au micro de France 3 Lorraine, présent au collège Rabelais à Metz, "c'est à la fois un temps de mémoire et de recueillement mais aussi d'explication préparée par les professeurs pour que les élèves comprennent ce qu'il s'est passé et quelles sont les valeurs de la République. L'école est un rempart. La liberté, l'égalité et la fraternité et la laïcité sont des valeurs qui nous unissent et nous rassemblent. Elles permettent à l'école d'être l'école de tous."
C'est à la fois un temps de mémoire et de recueillement mais aussi d'explication
Grégory Premon, directeur académique des services de l'éducation nationale de la Moselle
"À trois ans d'intervalle, presque jour pour jour, deux professeurs sont morts sous les coups de terroristes islamistes. Ils enseignaient l'histoire de France, la connaissance du monde, et l'amour de notre langue. Ils transmettaient à leurs élèves le goût d'apprendre et l'esprit de citoyenneté", a souligné dimanche Michel Barnier dans un message sur X. "Nous ne les oublierons pas. Et nous mettrons tout en œuvre pour protéger nos enseignants et continuer avec eux à lutter contre l'ignorance et le fanatisme", a ajouté le Premier ministre.
Samuel Paty, âgé de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège. Le jeune homme de 18 ans, musulman radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".
L'émotion provoquée par cet attentat a été ravivée par l'assassinat, le 13 octobre 2023, de Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, un ancien élève fiché pour radicalisation islamiste, devant son établissement. Mohammed Mogouchkov, 21 ans, né en Russie, a été mis en examen et écroué par un juge d'instruction antiterroriste quatre jours après l'attaque qu'il avait revendiquée au nom de l'organisation État islamique (EI).