Les forêts privées sont depuis le 2 février 2023 légalement interdites aux promeneurs et autres usagers de la forêt. Une situation dénoncée par les signataires d'une tribune publiée dans Le Monde. Parmi eux, le photographe animalier Vincent Munier et le sénateur mosellan Michaël Weber.
Michaël Weber, sénateur socialiste de Moselle est aussi président de la Fédération des parcs naturels régionaux, il nous explique pourquoi il a souhaité signer cette tribune publiée dans le journal le Monde, intitulée :
"Se promener dans la nature n'est pas un crime" qui s'oppose à la loi du 2 février 2023.
"On s'est rendu compte que ce texte était utilisé par certains propriétaires pour interdire l'accès en forêt, c'était le cas dans le Vercors cet été. Jusqu'à maintenant les espaces qui n'étaient pas fermés étaient fréquentables, mais depuis quelque temps certains veulent privatiser les espaces naturels sans qu'ils ne soient clôturés. Cela va à contre-courant, de l'intérêt grandissant des gens pour les espaces naturels et le tourisme vert, c'est dommage aussi pour la prise de conscience environnementale."
En France 75 % du domaine forestier est privé
Michaël Weber, président de la Fédération des parcs naturels régionaux
Les forêts du Grand-Est seraient peu concernées, car pour les 2/3 elles sont constituées de forêts domaniales donc publiques. Mais c'est très différent ailleurs : "par exemple dans le Limousin, on est à 90% de forêts privées, c'est beaucoup plus problématique et en France 75% du domaine forestier est privé", explique Michaël Weber.
🗞️Représentée par son président @MichaelWeber1, sénateur de Moselle, la @FédérationPNR est signataire de la tribune "Se promener dans la nature n'est pas un crime" parue sur @lemondefr fin décembre. https://t.co/eaYT8iYfNj
— Fédération des Parcs (@FederationPNR) January 8, 2024
Pour Didier Daclin, président des forestiers privés de Moselle : "l'accès aux forêts doit rester autorisé à condition que les promeneurs aient un comportement citoyen, c'est une affaire de respect commun."
L'intérêt supérieur de la nature
Cette loi pose la question de l'accès à la nature qui reste un bien commun. Les signataires de la tribune souhaitent ouvrir le débat sur son intérêt supérieur :
"Nous appelons dans l’immédiat à dépénaliser l’accès à la nature. Nous souhaitons également ouvrir un débat plus large sur l’opportunité de faire évoluer notre législation pour garantir à tous, dans une perspective démocratique, le libre accès aux espaces naturels".
"Le vote de cette loi soulève des problématiques sur la nécessité de rester en contact avec la nature, qui ne peut être réservée exclusivement à l'exploitation forestière et à la chasse", explique Michaël Weber
Parmi la cinquantaine de signataires de cette tribune, on retrouve également le célèbre photographe animalier vosgien Vincent Munier.