Le French Brass Project est en tournée au pays du matin calme depuis le vendredi 26 avril 2024. Ces musiciens issus des rangs de l'orchestre national de Metz Grand Est proposent un redoutable mélange de chansons françaises, de pop internationale et de dance italienne. Ils nous livrent leurs premières impressions, après trois dates.
Entre deux bouchées de brochettes de poisson, Florian Izorche le batteur s'improvise porte-parole du groupe au téléphone : "Franchement on ne savait pas si ça allait marcher... on était content du travail fourni, et pour nous ça tenait la route en répétition, mais une fois que le public s'est levé dans la salle le soir du premier concert j'étais rassuré".
Si tout est parti d'une blague dans un bar en 2022 après un concert symphonique, les musiciens lorrains prennent le French Brass Project très au sérieux.
Le public a fait la queue après le concert pour se prendre en photo avec nous. La salle a mis en place des barrières, comme pour une dédicace de Mickael Jackson !
Youssef Essawabi, trombone ténor du French Brass Project
Ces professionnels de l'orchestre national de Metz Grand Est ne pensaient pas que leur producteur local, Monsieur Seo, allait vraiment leur organiser une tournée : "on s'est dit, il a beaucoup bu, et nous aussi... ensuite on a compris qu'il aimait s'aventurer sur un terrain dangereux, pour notre plus grand bonheur".
Sept dates en Corée du Sud pour un groupe qui n'existait pas ! Mais que les neuf musiciens ont minutieusement conçu autour des cuivres et des percussions. Leur répertoire reprend des classiques de la chanson française, de la pop anglaise, du rap US, "les gens chantent et dansent tous les soirs" se réjouit Bastien Ponsart, l'un des trois trombones, "ils sont hyper à fond, ils applaudissent tous, ils réagissent très bien. On sent un public familial, des connaisseurs, avec beaucoup d'enfants".
Monsieur Seo leur a booké une tournée dans des salles prestigieuses, de 500 à 1500 places, des écrins d'ordinaire réservés à la musique classique. Partout des affiches en 4 par 3 avec leurs noms en coréen. "Du coup, on a adapté un peu le show... on glisse des mots en coréen, et on reprend le Harirang, un hymne très connu dans le pays, ce qui est très apprécié" estime Bastien.
Avec modération
À Tongyong, les musiciens ont joué dimanche à 15h, heure locale. Et pourtant "le public a fait la queue après le concert pour se faire prendre en photo avec nous. La salle a mis en place des barrières, comme pour une dédicace de Mickaël Jackson" rigole Youssef Essawabi,trombone ténor.
Au resto, la troupe se détend avant un jour off à Busan dans le sud du pays : "on est au bord de la mer, c'est très touristique, très beau, demain on va pouvoir souffler un peu et profiter du pays parce que les contacts sont difficiles en tournée, on est très occupés. J'ai seulement pu me poser un peu dans des parcs en ville, on sent un grand calme, une grande sérénité parmi les gens".
Retour en France le 4 mai
La colonie de vacances compte plusieurs musiciens originaires du sud ouest de la France, amateurs de rugby et de banda, une forme de fanfare ambulante qui anime les ferias : "on a découvert le soju ! C'est un alcool de riz qu'on rajoute à la bière, un peu comme le Picon chez nous. C'est redoutable. Ça en a déjà couché quelques-uns le premier soir" témoigne le batteur du groupe. À Séoul à l'arrivée, la bande a croisé dans un bar une prof de maths au lycée français de Tokyo, en mode baroudeuse : "on l'a baptisée Jeanine ! Mais on ne connaît pas son prénom... si elle lit le papier, qu'elle nous contacte" s'esclaffe Florian.
Voir cette publication sur Instagram
Quatre concerts attendent encore les Messins, avant un retour en France le 4 mai. Et ensuite ? "Rien de prévu, mais tout est possible" confie Bastien, "vu l'investissement qu'on a mis dans le projet, on aimerait le jouer en France c'est évident. Mais on s'est dit qu'on verrait après la tournée, et dans quel état on la finit".
Youssef se marre : "La tournée n'est pas assez longue pour qu'on s’embrouille ! Tout le monde a beaucoup d'humour, et on se respecte énormément. J'apprends de chacun, je les regarde tous, quand ils se chauffent, comment ils jouent. J'emmagasine de l'expérience, qui me servira ensuite, avec mes élèves et dans mes autres projets".