Le tableau "L'Origine du monde", de Gustave Courbet, tagué au Centre Pompidou-Metz

Cinq œuvres, dont la célèbre peinture "L'Origine du monde" de Gustave Courbet, protégée par une vitre, ont été taguées ce lundi 6 mai 2024 au Centre Pompidou-Metz. Une œuvre d’Annette Messager a également été volée. Deux jeunes femmes ont été interpellées et l'action est revendiquée par l'artiste performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis.

Cinq œuvres, parmi lesquelles le célèbre tableau "L'Origine du monde" peint en 1866 par Gustave Courbet, ont été taguées à la peinture rouge lundi 6 mai 2024 au Centre Pompidou-Metz (Moselle). Une autre œuvre a été volée. Deux personnes ont été interpellées dans le cadre de cette action, organisée par l'artiste performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis et baptisée "On ne sépare pas la femme de l'artiste". Une vidéo de l'action a été publiée sur le compte Vimeo de l'artiste.

Les faits se sont produits à 13h50, le 6 mai 2024. Selon la direction de la communication du musée, plusieurs personnes se sont présentées comme des visiteurs pour se rendre en Galerie 2 du Centre Pompidou-Metz où a actuellement lieu l’exposition Lacan, L’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse. Une partie de ces personnes a fait diversion auprès du personnel de médiation et de sécurité, permettant aux autres membres du groupe de taguer la mention "metoo" sur plusieurs œuvres dont "L’Origine du Monde", de Gustave Courbet, ainsi que les œuvres de Louise Bourgeois, Rosemarie Trockel, Valie Export et Deborah De Robertis. Une œuvre d’Annette Messager a également été vandalisée et subtilisée.

Le tableau "L'Origine du monde", prêté par le musée d'Orsay, était protégé par une vitre. Deux jeunes femmes, nées en 1986 et 1993 et sans antécédents judiciaires, ont été placées en garde à vue, peu après les faits, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Metz, Yves Badorc. L'enquête confiée au service interdépartemental de police judiciaire de Metz a été ouverte pour "dégradation ou détérioration de biens culturels commis en réunion" et "vol d'un bien culturel en réunion", a précisé le magistrat. Une troisième personne, qui n'a pas été interpellée, pourrait être à l'origine du vol d'une œuvre, selon le procureur. Toutes les œuvres sont actuellement examinées et une enquête est ouverte.

"On ne sépare pas la femme de l'artiste"

L'action est revendiquée par l'artiste performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, baptisée "On ne sépare pas la femme de l'artiste". L'une de ses œuvres, baptisée "Miroir de l'Origine du monde" est également exposée à proximité de "L'Origine du monde", dans le cadre de l'exposition consacrée à Jacques Lacan. On y voit l'artiste poser, le sexe nu, sous l'œuvre de Courbet, lors d'une performance réalisée le 29 mai 2014 au musée d'Orsay. Condamnée en août 2020 par la justice française à 2.000 euros d'amende pour s'être montrée nue en 2018 à l'occasion de l'une de ses prestations devant la grotte du sanctuaire de Lourdes (Hautes-Pyrénées), elle a aussi été plusieurs fois relaxée après des actions similaires.

Avec tout le respect que nous portons aux mouvements féministes, nous sommes choqués de voir vandaliser des œuvres d’artistes, notamment d’artistes féministes, au cœur des combats de l’histoire de l’art

Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz

Quelques heures après les faits Chiara Parisi, la directrice du Centre Pompidou-Metz, a réagi dans un communiqué : "Avec tout le respect que nous portons aux mouvements féministes, nous sommes choqués de voir vandaliser des œuvres d’artistes, notamment d’artistes féministes, au cœur des combats de l’histoire de l’art. Nous condamnons les actes de vandalisme contre les œuvres d’art conservées et présentées dans les musées, prenant également pour cible les équipes sur le terrain".

Je condamne avec la plus grande vigueur ce nouvel attentat contre la culture, produit cette fois par des fanatiques féministes

François Grosdidier, maire de Metz

Le maire de Metz, François Grosdidier, s'est également exprimé sur les réseaux sociaux : "Je suis indigné et choqué de la tentative de dégradation du tableau (...) C’est un acte criminel contre une œuvre majeure de notre patrimoine par des militantes se revendiquant du mouvement #MeToo. Je condamne avec la plus grande vigueur ce nouvel attentat contre la culture, produit cette fois par des fanatiques féministes. Tous les fanatiques et extrémistes, politiques, religieux ou autres, desservent la cause qu’ils prétendent servir en s’en prenant au bien commun".

Ces dernières semaines, d'autres œuvres ont fait l'objet d'actes de vandalisme ou de tentatives de dégradations, rapporte l'AFP. Samedi 4 mai, deux militants du collectif Riposte alimentaire ont été interpellés après avoir jeté de la poudre orange dans la galerie des glaces du Château de Versailles.

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