Prélude à une création musicale avec de jeunes colombiens à Bogota en février 2020, les 70 Jeunes Symphonistes Mosellans donnent dimanche 29 septembre en l'Arsenal de Metz leur concert annuel. Cette représentation accompagne la candidature de Metz au Réseau des villes créatives de l'Unesco.
L'Arsenal de Metz accueille ce dimanche 29 septembre 2019 à 16h, le concert de lancement du programme 2020/2022 de coopération des Jeunes Symphonistes Mosellans avec la Colombie.Olivier Jansen sera à la baguette et pour l'occasion, Viviane Morales, ambassadrice de Colombie en France, fera le déplacement en Moselle.
Au programme le public découvrira les oeuvres suivantes:
- Simon Clausse - Haegan’s Overture (2018)
- Ludwig van Beethoven - Ouverture de Coriolan (1807)
- Karl Boscha - Ouverture Militaire (1810)
- Hector Berlioz - Marche Hongroise extr. de la Damnation de Faust (1869)
- Piotr Illitch Tchaikovsky - Ouverture 1812 (1880)
- Simon Clausse - Warshal suite (2019)
Revivez en vidéo le final du concert de 2018:
Un projet "Fantastic"
L'oeuvre de Berlioz est justement l'un des points fort du programme de coopération.C'est en effet à partir de sa Symphonie fantastique qu'est construit le projet "Fantastic" que réaliseront en commun les Jeunes Symphonistes Mosellans (70 musiciens issus de toute la Moselle, âgés de 11 à 18 ans, et leurs enseignants) et 50 jeunes Colombiens.
Tous se retrouveront pour quinze jours en Colombie, en février 2020, accueillis par l'Université Pontificale Javeriana. Ils prépareront la création à Bogota, pour deux représentations, du Lelio d’Hector Berlioz, un ouvrage monumental qui vient compléter la Symphonie Fantastique.
Le même concert avec le même ensemble franco-colombien sera donné au mois de mai 2021 à Metz.
"Cela peut paraître un challenge insurmontable", explique le musicologue Alain Pacquier, porteur de ce projet bilatéral à travers l'association des Rencontres de Saint Ulrich.
"Mais en réalité, tous ces jeunes musiciens, Français comme Colombiens, sont parfaitement capable, dans le temps limité qu'ils passeront ensemble, de réussir à parfaitement s'accorder et à monter ce formidable projet. Certains me disent, c'est trop pour eux, mais ce n'est pas vrai. Leur donner confiance en leurs capacités est un atout essentiel. Et cela, trop souvent on l'oublie, quand on enseigne la musique."
Créées et portés par les Rencontres musicales de Saint-Ulrich à Haut-Clocher près de Sarrebourg, les Jeunes symphonistes Mosellans sont également accompagnés par l'Union de Woippy et la cité Musicale-Metz.Les mômes savent faire, nous ne savons plus leur demander.
- Alain Pacquier
Et ce n'est pas un hasard.
Projet musical pour candidature Unesco
Car la ville de Metz, qui tente une nouvelle fois -la troisième en 20 ans- d'obtenir un label Unesco, pourrait bien cette fois réussir.La ville souhaite rejoindre le club très fermé du Réseau des villes créatives de l'Unesco (RVCU), catégorie "musique". En s'appuyant sur la musique comme levier de développement durable et solidaire et facteur de cohésion sociale. Aucune ville française ne figure pour l'instant dans cette catégorie qui ne compte que 30 cités dans le monde.
Et pour cela Metz a des infrastructures à proposer et des atouts, historiques notamment.
La ville n'est-elle pas le lieu d'origine du "chant messin" au 8e siècle, ancêtre du chant grégorien. Participer au projet "Fantastic" vient renforcer cette identité de ville solidaire, vecteur d'éducation, de formation et de transmission. C'est la raison pour laquelle il figure dans le dossier de candidature. La réponse de l'Unesco est attendue fin octobre 2019.
Coopération culturelle internationale
De son côté, Le Couvent de Saint-Ulrich a permis, par le travail acharné de ses membres, la résurrection de tout un pan de la musique sud-Américaine et caribéenne. Celle du baroque, venu d'Europe avec les colonisateurs.De nombreuses pièces ont ainsi été recréées et diffusées notamment par le label K617 fondé à Sarrebourg et associé à Harmonia Mundi. Des orgues ont été restaurés. Des centaines de musiciens sud-américains sont venus apprendre et se produire à Sarrebourg.
Tout cela a permis un renouveau dans l'éducation musicale de nombreux pays de la zone Caraïbes et d'Amérique centrale et du Sud. Ces musiciens sont devenus, pour les plus anciens de l'aventure des "Chemins", professeurs. Et leurs élèves actuels, profitent désormais de ces partenariats répétés depuis six ans avec les Jeunes Symphonistes Mosellans, sous l'impulsion d'Alain Pacquier.
Ces vingt années de coopération culturelle internationale des Chemins du baroque dans le Nouveau monde, se prolongent désormais par le travail des Rencontres de Saint-Ulrich en faveur des jeunes. Malgré les subventions publiques qui se font peau de chagrin, par choix politiques.
Mais Alain Pacquier tout comme l'équipe des Rencontres de Saint-Ulrich en a vu d'autres.
Les hommes politiques passent, le creuset culturel reste, se façonne, se développe et quand les noms des élus -et leurs choix de financement- seront depuis longtemps oubliés, la musique, elle, continuera d'exister et d'éclairer la vie de ceux qui l'offrent comme de ceux qui la reçoivent.