Mobilisation de soutien après l'interpellation d’une élève dans un établissement scolaire de Moselle, "on nous a garanti que la jeune fille était en Belgique"

Une semaine après l'interpellation par les gendarmes d'une élève burkinabée au collège Paul Verlaine, un rassemblement s'est tenu ce jeudi 30 janvier 2025 devant la Préfecture de la Moselle à Metz. Une délégation a été reçue par les autorités. Les syndicats rapportent que la jeune fille est en Belgique où sa demande d'asile suit son cours.

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Suite à l'interpellation d'une élève sans-papiers dans son collège à Maizières-lès-Metz par les gendarmes le 22 janvier dernier, plusieurs syndicats et associations ont organisé un rassemblement de protestation devant la préfecture de Moselle à Metz, ce jeudi 30 janvier 2025 pour dénoncer cette intervention policière en milieu scolaire. "On est là car on est indigné" confie, au micro de France 3 Lorraine, Magalie Marchand, professeur au collège Verlaine où s'est déroulée l'opération, "on a tous été choqué par cette situation scandaleuse." "C'est un acte violent" témoigne Mama Sajit du syndicat FCPE, "j'imagine que la petite fille avait déjà vécu des moments délicats dans sa vie. Cette interpellation n'a pas arrangé les choses. Cette jeune fille a autant de droits que les autres enfants scolarisés. Là, on ne sait rien de la situation. Est-elle en sécurité ?"

On attend des explications sur des zones d'ombre

Jacques Valentin, secrétaire SNES-FSU 57

Plusieurs dizaines de personnes ont répondu à l'appel. Parmi eux, Jacques Valentin, le secrétaire du SNES-FSU 57. "Intervenir sur le temps scolaire est inadmissible. On attend des explications sur des zones d'ombre" a-t-il expliqué juste avant d'être reçu en délégation à la Préfecture, "il y a beaucoup de questions. Qu'est-ce qui a rendu possible cette erreur collective dont parle le directeur général de la gendarmerie nationale ? On en prend acte mais qu'est-ce qui a rendu possible quelque chose d'interdit dans les textes réglementaires ? Quels sont les dysfonctionnements qui ont provoqué cet incident ? Comment se fait-il que des gendarmes, qui sont censés intervenir sur une opération aussi délicate ne soient pas au courant du droit et des réglementations ? Le positif dans cette affaire, c'est que l'école de la République est vraiment sanctuarisée dorénavant suite aux différentes déclarations".

À l’issue de la rencontre, un point presse improvisée par les syndicats s'est tenu devant la Préfecture. Laurence Burger (SUD) a rappelé "un climat politique où il y a une pression sur les préfectures pour renforcer les mesures de reconduite à la frontière et qui fait que les forces de l'ordre sont dans une application un peu zélée dans ce qu'ils entendent au plus haut dans les ministères et notamment celui de l'Intérieur". "On nous a certifié que tout a été fait dans les règles" a rapporté Jacques Valentin, "on nous a garanti que la jeune fille était en Belgique et qu'elle n'était pas en danger d'être de nouveau expulsée. Sa procédure de demande d'asile suit son cours. C'est tout ce que nous savons".

Début de mea culpa pour la gendarmerie

Le directeur général de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, a estimé ce jeudi que l'interpellation d'une élève dans son collège en Moselle par les gendarmes était "une erreur collective". Invité de BFMTV, le général Bonneau a expliqué que le 22 janvier dernier dans un collège de Moselle les gendarmes étaient venus chercher une élève. Selon la préfecture du Bas-Rhin, la famille de cette adolescente devait retourner ce jour-là en Belgique où sa demande d'asile doit être examinée. Selon le syndicat Snes-FSU, la famille avait fui le Burkina-Faso.

Les gendarmes "sont allés dans l'espace de vie scolaire. Ils ne sont pas entrés dans la salle de classe", a expliqué le patron des gendarmes en reconnaissant que la "circulaire de 2013" interdisant ce type d'intervention "aurait dû être respectée". Il a fait valoir que les gendarmes qui sont intervenus ne connaissaient pas cette circulaire, tout comme le directeur de l'établissement scolaire et la préfecture. "C'est une erreur collective et on en prend bonne note", a-t-il conclu.

Mercredi, la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne avait rappelé aux recteurs le contenu de cette circulaire selon laquelle "les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d'éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire, y compris pendant les temps périscolaires et les activités organisées par les structures d'accueil collectif de mineurs même avec l'accord des parents".

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