Mode : écoresponsable et éthique, cette marque de vêtements recyclés mise sur le made in Lorraine

Vous en avez assez d’acheter des vêtements polluants, de mauvaise qualité ou fabriqués à l’autre bout du monde ? À Metz, pour renverser la tendance, la marque Fenyx propose des vêtements éthiques et écologiques, 100% confectionnés en France.

Lutter contre le réchauffement climatique et les inégalités sociales grâce à une marque de vêtements, c’est le pari fou que s’est lancé Benjamin Martinez, le fondateur de la marque Fenyx, il y a quatre ans. "J’en avais marre d’être dépendant d’un système à l’inverse de mes valeurs, dans lequel on doit porter tout un tas de produits qui ne correspondent en rien à ce que l’on souhaite prôner au quotidien. Avec Fenyx, l’objectif est de relocaliser au maximum la confection et la production de matières. Tous nos tissus sont produits et tricotés en France. Nous travaillons avec des tissus de qualité professionnelle et principalement à partir de matières recyclées et recyclables", insiste l’entrepreneur implanté à Metz (Moselle).

Au menu, matériaux recyclés, fibres végétales, matières certifiées "Origine France Garantie" et "Oeko-Tex 100" (un label de qualité qui garantit l’innocuité des textiles ou des produits utilisés). Depuis sa création, l'entreprise a revalorisé plus de 22.000 bouteilles repêchées dans l'océan et destinées à l'incinération pour créer ses tissus. De la collecte des bouteilles, en passant par le tricotage du fil et les emballages, toutes les étapes de confection des vêtements sont intégralement effectuées en France. En moyenne, chaque produit en matière recyclée Fenyx permet d'éviter au moins 300 grammes de déchets en décharge. "La fabrication d’un polo Fenyx nécessite l’équivalent de sept bouteilles en plastique recyclées ainsi que 80 grammes de fibres végétales", énumère le Messin. La seule concession qu’il a dû faire, la pulpe de bois d'eucalyptus utilisée dans les tissus, qui est produite au Portugal.

Mais la démarche ne s’arrête pas là. Fenyx prône aussi des valeurs éthiques, en faisant fabriquer ses produits dans des ESAT ou des ateliers de réinsertion sociale. "C’est un projet auquel nous sommes fiers de participer, avec des valeurs auxquelles nous adhérons. Les personnes qui travaillent ici viennent de tous les horizons, elles sont recrutées à temps partiel pour une période de deux ans maximum. Le but est de les accompagner vers un emploi durable et de les soutenir dans leurs différentes démarches sociales et administratives", détaille Amandine Toussaint, la coordinatrice de l’association Tricot Couture Services à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Une ambiance de travail dans laquelle Hawa Sylla, originaire de Guinée, a trouvé sa place. Arrivée en France en 2018, elle travaille pour l'association depuis maintenant huit mois. "Je suis très contente d’être ici. Dans mon pays, je faisais déjà de la couture mais je n’étais pas vraiment formée à toutes les techniques, comme les retouches. Depuis que je suis employée dans cette association, j’ai beaucoup progressé. J’aime beaucoup ce métier, je rêve de trouver un emploi de couturière à la fin de mon contrat", sourit la jeune femme, salariée en contrat de réinsertion.

De la matière première à la fabrication, les produits commercialisés par la marque messine sont tous confectionnés dans un rayon de 250 kilomètres seulement. À l’heure de la fast fashion, l’entreprise se positionne à contre-courant. "Pour lancer de tels projets aujourd’hui, il faut être très déterminé et un peu fou. Sur le principe, les gens veulent presque tous acheter des produits de bonne qualité et fabriqués en France, mais au moment de passer à l’action, c’est plus compliqué. C’est forcément un peu plus cher d'acheter des vêtements de qualité, éthiques et sans impact néfaste sur l’environnement", explique le fondateur de Fenyx.

Pour un polo, par exemple, comptez 90 euros environ. Si Benjamin Martinez sait qu’il faudra encore du temps pour que les consommateurs changent leurs habitudes, il observe déjà une évolution de la demande des entreprises et des particuliers, de plus en plus soucieux de leur impact sur l'environnement. Les produits de la marque lorraine sont commercialisés en ligne et dans une boutique située dans le centre-ville de Metz.