Un certain type de moules est en train de coloniser la Moselle. Des scientifiquesde l'université de Lorraine ont installé des dispositifs de prélèvement pour étudier le phénomène, aux conséquences importantes et nuisibles.
L’université de Lorraine mène une enquête insolite, mais dont les conséquences peuvent être nombreuses. Elle concerne la prolifération d’une nouvelle espèce de moules dans la rivière. Ces espèces ressemblent aux moules que l'on déguste avec de la crème et des frites. Elles sont iodées mais sans aucun goût. Et désormais, elles ont élu domicile dans la Moselle. Des moules d'eau douce, "zébrées" et "quagga", une origine nouvelle.
Avec le concours de Voies navigables de France (VNF) un laboratoire spécialisé de l'université de Lorraine tente de comprendre l'origine de cette installation. Avec la mise en place à compter de ce mardi 21 septembre de cages, pour les récolter.
La moule d’eau douce est arrivée dans la Moselle en se fixant sur les bateaux qui naviguent sur les canaux. En provenance de la Mer Caspienne, repérée dans les années 1850. De son côté, la quagga n’est là que depuis 2005. Elle a fait son apparition dans la Meuse et dans la Moselle, aussi bien en Lorraine qu’en Belgique et en Allemagne.
Pièges à moules
Des cages seront installés à plusieurs endroits : à Liverdun, Pont-à-Mousson, Metz et Koenigsmacker. Pour comprendre l’augmentation assez nette observée depuis quelques années de la quagga, ainsi que sa réaction et son adaptation au milieu.
Ces moules filtrent l’eau et seraient un bon indicateur de la qualité de l’eau dans laquelle elles se développent. La réaction de leur organisme pour se défendre permet par exemple de déterminer la présence de polluants.
"Il y a vingt ans, il y avait tellement de moules dreissènes qu’elles avaient bouché les canalisations de la centrale nucléaire de Cattenom".
Ces concentrations assez impressionnantes peuvent également entraîner un nettoyage fréquent des portes écluses des canaux ou endommager les coques des bateaux. Et tout ceci a forcément un impact financier.
Reportage Grégory Boileau et Emmanuel André