Selon une étude de l’INSEE publiée jeudi 20 octobre 2022, la précarité des Mosellans de moins de trente ans a augmenté ces trois dernières années. Dans le département le plus dynamique et riche de Lorraine, dont l’économie est tirée par le Luxembourg depuis vingt ans, un jeune ménage sur quatre est même sous le seuil de pauvreté.
Le constat est rude. En Moselle, la précarité des moins de trente ans s’aggrave. Selon une étude détaillée de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), un jeune sur six dans le département n’est "ni en emploi, ni en études". Logiquement, ce "faible niveau de diplôme limite l’accès à l’emploi et augmente les situations de précarité et de pauvreté". Pendant la période étudiée, entre décembre 2019 et décembre 2020, la précarité progresse avec une augmentation notamment de 4% des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).
Le poids des prestations sociales dans le revenu disponible des ménages augmente lui aussi, notamment en Moselle-Est, qui ne bénéficie pas de l’attractivité du Luxembourg. En effet, dans le secteur de Thionville, la part des prestations sociales n’est que de 5,8%, contre 10,8% à Sarreguemines-Bitche : "en conséquence, les jeunes Mosellans sont plus souvent bénéficiaires des prestations sociales ou familiales que le reste de la population" explique l’INSEE.
En conséquence, les jeunes Mosellans restent davantage chez leurs parents et plus longtemps qu’ailleurs : "la proportion de jeunesqui résident au domicile parental est plus
élevée en Moselle qu’à l’échelle du Grand Est 62,7% des moins de trente ans à Forbach Saint-Avold vivent encore au domicile familial : "le territoire de Forbach – Saint-Avold est aussi celui où les jeunes vivent le plus fréquemment avec des parents inactifs ou au chômage (16 % d’entre eux)".
En conséquence, les jeunes Mosellans restent davantage chez leurs parents et plus longtemps qu’ailleurs : "la proportion de jeunes qui résident au domicile parental est plus
élevée en Moselle qu’à l’échelle du Grand Est". 62,7% des moins de trente ans à Forbach Saint-Avold vivent encore chez leurs parents : "le territoire de Forbach – Saint-Avold est aussi celui où les jeunes vivent le plus fréquemment avec des parents inactifs ou au chômage (16 % d’entre eux)".
Les ménages de moins de 30 ans constituent également un marqueur de la précarité accrue : une personne en couple sur quatre vit sous le seuil de pauvreté : "la parentalité, lorsqu’elle est précoce, peut constituer un autre facteur de fragilité sociale pour les jeunes" explique l’étude. Plus grave, la monoparentalité constitue un facteur aggravant, puisque 58% des familles monoparentales sont sous le seuil en Moselle !
La Moselle-Est prend cher
Le secteur de Forbach-Saint Avold est le plus touché : l’ancien bassin minier paie très cher la fin de l'exploitation du charbon, son éloignement du Luxembourg et la baisse de l’attractivité en Sarre : selon l’INSEE, "23 % des jeunes de ce territoire ne sont ni en emploi, ni en études", Sarreguemines-Bitche vient juste derrière à 19% quand la moyenne nationale est à 15.
L’INSEE précise que "les statistiques de cette étude sont issues de trois sources différentes : le recensement de la population de 2018, le Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de 2019, ainsi que les fichiers des Caisses d’allocations familiales (Caf) arrêtés au 31 décembre 2019. Le recensement permet de connaître les caractéristiques démographiques et sociales de toute la population, mais il n’apporte pas d’informations sur les revenus et la pauvreté".