Reprise ou liquidation, l'avenir d'Ascometal toujours pas tranché au tribunal

Nouveau coup de tonnerre, ce jeudi 30 mai, dans le feuilleton Ascometal et l'avenir des sites d'Hagondange et Custines en Lorraine. L'Italien Venete revient à la table des négociations en prolongeant son offre de reprise. Une nouvelle audience à chambre commerciale du tribunal de Strasbourg est prévue fin juin 2024 pour être définitivement fixé.

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La chambre commerciale du tribunal de Strasbourg statuait ce jeudi 30 mai 2024 sur l'avenir des 1.200 salariés d'Ascometal France (1). Le groupe sidérurgique faisait l'objet de plusieurs offres de reprise partielle, restant menacé d'une possible liquidation sans un soutien public. Placé en redressement judiciaire en mars, pour la troisième fois en dix ans, Ascometal est aujourd'hui la propriété du Suisse Swiss Steel.

Comme à Leffrinckoucke (170 salariés), les salariés du site d'Hagondange vont devoir patienter près d'un mois pour être fixé. L'information leur a été annoncée ce jeudi. L'audience est reportée au 28 juin 2024 avec une date limite pour le dépôt des offres fixée au 12 juin. Acciaierie Venete, l'acteur le plus impliqué dans un projet de reprise qui porte sur les trois sites d'Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle) et du Marais (Loire), avait laissé planer un désengagement en fin de semaine dernière, provoquant le blocage du site mosellan.

Coup de tonnerre dans ce qui ressemble de plus en plus à une partie de poker, le groupe italien explique aujourd'hui prolonger son offre après avoir pris connaissance des annonces de la communauté de communes Rives de Moselle qui se dit prête à apporter 15 millions d'euros en capital pour soutenir l'offre de Venete. Julien Freyburger, son président, qualifie l'entreprise italienne de "repreneur sérieux, pérenne, solide". Problème, si la collectivité, particulièrement inquiète, est partante, ce sera sous réserve de l’autorisation prévue par décret en conseil d’État, comme la législation l’impose.

Clairement, Venete avait l'opportunité de se retirer. Sauf qu'ils ont demandé une prolongation et c'est pour nous le meilleur des scénarios

Yann Amadoro, délégué CGT d’Ascometal

"Effectivement, on ne sait pas si c'est faisable" confie Yann Amadoro, délégué CGT d’Ascometal, "il est bien dit sous réserve d'acceptation. Mais la démarche de Rives de Moselle a au moins le mérite de faire bouger les lignes avec l'État. Clairement, Venete avait l'opportunité de se retirer. Sauf qu'ils ont demandé une prolongation et c'est pour nous le meilleur des scénarios. Ce n'est pas encore gagné, tout le monde le sait mais on se donne les moyens de trouver une issue favorable et positive pour les salariés".

Venete réclame au propriétaire actuel qu'il finance le "désamiantage" et le "dépoussiérage du site d'Hagondange", estimé à 11 millions d'euros par la CGT.

Les syndicats ont rendez-vous en visio avec le ministre de l'Industrie Roland Lescure ce vendredi 31 mai. "Il est évident qu'après tous ces événements, on va demander à l'État de sécuriser le dossier avec un engagement clair" affirme Yann Amadoro, "L'État a déjà beaucoup soutenu cette entreprise. L'entrée en redressement judiciaire, c'est plusieurs dizaines de millions d'euros auxquels l'État renonce", avait déclaré le ministre mercredi au Sénat. Sa position a-t-elle évolué depuis ? Éléments de réponse ce vendredi.

(1) Le groupe dispose de deux sites principaux de production, ses aciéries d'Hagondange (Moselle) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), au Marais (Loire) et Leffrinckoucke (Nord). Un Centre de recherche sur les aciers spéciaux (Creas), comptant 25 emplois, est également implanté à Hagondange.

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