C’est une aventure exceptionnelle, que sont en train de vivre des élèves de la section aéronautique du lycée polyvalent Jean Zay à Jarny en Meurthe-et-Moselle. Ce mardi 26 mars, ils seront à bord de l’Airbus A310 Zero G avec Novespace, pour un vol parabolique organisé par le CNES. Ils partagent avec nous leur incroyable histoire.
Le vol parabolique doit sans doute offrir des sensations uniques. Il permet d’approcher ce que ressentent les astronautes comme Thomas Pesquet, mais seulement pendant quelques minutes. Se confronter à l’apesanteur et mener de vraies expériences scientifiques en plein le vol. C’est ce que vont vivre deux élèves de la section aéronautique du lycée polyvalent Jean Zay à Jarny, en Meuthe-et-Moselle, ce mardi 26 mars 2024 : Célia et Titouan.
Ils sont beaucoup plus d’élèves à avoir permis de décrocher ce ticket pour un vol "Zero G" avec le CNES et le site Novespace. Mais seuls deux d’entre eux pourront monter à bord.
Célia, passionnée d'aviation
Pour Célia, 19 ans, qui est en BTS, c’est une incroyable opportunité. Passionnée d’aviation, depuis toujours, elle a choisi la section aéronautique très naturellement. "
J’ai passé un bac pro en lien avec la maintenance. Après quoi, je me suis lancée dans un BTS aéronautique. Je me suis rendu compte lors des stages que j’étais souvent la seule fille. Il y a très peu de femmes dans les entreprises dans ce domaine, en particulier en maintenance. J’aime montrer que ce n’est pas parce qu’on est une fille, qu’on ne peut pas faire la même chose que les garçons. Maintenance et mécanique ne sont pas des métiers que pour les hommes."
À bord de l’avion "Zero G", Célia devra mener les expériences préparées, pendant plusieurs mois, avec Mohamed Hadj’Hamou, le professeur de mathématiques et de sciences physiques à l’origine du projet. Il n'était pas seul pour préparer les élèves :"J'étais accompagné durant tous ces mois de mes collègues Philippe Dieudonné et Mathieu Lorrain, professeurs de mathématiques et de sciences physiques."
Si elle appréhende la situation d’apesanteur, elle se sent prête pour la partie scientifique. "Je suis chargée, en particulier, des expériences en lien avec les fluides. Celle qui m’intéresse beaucoup porte sur la question de l'alimentation. Au cours de cette expérimentation, on va s’intéresser aux plantes et à leurs réactions dans de telles conditions. On va observer la capillarité et l’infiltration de l’eau. L’idée est de comprendre comment on pourrait apporter cet élément et la façon dont il va cheminer pour pouvoir les arroser." C’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. Il s’agit d’étudier des angles à donner à une goutte d’eau pour qu’elle atteigne son objectif.
Célia se dit prête pour l’expérience et pour le vol. Elle envisage cette aventure comme une opportunité pour son avenir. Avec un grand-père passionné d’aviation et des parents qui ont, à une époque, travaillé sur une base militaire, elle est dans son élément.
Titouan, une voie toute trouvée
Titouan lui a 18 ans. Il est en terminal et il n’est pas trop stressé. "Je n’ai aucune crainte, juste de l’impatience de me retrouver dans cet avion "Zero G", avec ses vols paraboliques pour échapper à la gravité et voir tout ce que l’on peut faire. On va découvrir un nouveau monde, un nouveau champ des possibles. On apprend encore des choses à quelques jours du vol."
Lui, aussi, est particulièrement intéressé par l’expérience sur la capillarité. "On va pouvoir comparer avec ce qu’il se passe sur la Terre pour les plantes. On pourra avoir des débuts de réponses à la question de la possibilité de faire pousser des végétaux en dehors de la planète. On rêve de pouvoir faire avancer la science."
Pour Titouan, cette belle aventure ne fait que lui confirmer, qu’il a bien trouvé sa voie. C’est dans l’aérospatial qu’il se projette pour sa vie professionnelle. "J’aimerais continuer dans l’ingénierie de vol. Cela a changé ma vision des mathématiques et de la physique."
J-2 avant le vol parabolique
Depuis plusieurs mois, Célia, Timothée, Titouan, Amaury, Élodie, Milha, Ethan, Hamza et Joris travaillent tous les mercredis à la préparation des expériences. "Il y a huit expériences ", nous avait expliqué Mohamed Hadj’Hamou, le professeur de mathématiques et de sciences physiques. "L’objectif est d’éprouver les lois fondamentales de la physique en apesanteur et de vérifier si cette dernière exerce une influence sur elles".
Vous pouvez retrouver les différentes expériences, leur aspect scientifique et pédagogique et suivre cette incroyable aventure sur le site internet du lycée et de la mission : "Mission Let ‘s go to Mars".
Lundi 25 mars 2024, les élèves auront droit à une dernière réunion préparatoire avec leur professeur, ultime répétition des expériences, qu’ils auront à mener durant le vol.
Mardi 26 mars à 9h, ils seront prêts à embarquer. L’heure exacte du vol sera décidée sur place en fonction des conditions météo.
Titouan et Célia, mais aussi Timothée, Amaury, Élodie, Milha, Ethan, Hamza et Joris ainsi que leur professeur Mohamed Hadj’Hamou sont impatients d’être à mardi 26 mars, jour du vol parabolique à Mérignac sur le site de Novespace.