Comme d'autres villes moyennes, Sarreguemines est confrontée à la difficulté d'attirer de nouveaux médecins pour remplacer ceux qui vont partir à la retraite. La ville a fait un clip promotionnel et annoncé des mesures pour tenter de séduire les jeunes praticiens.
"Nous tirons la sonnette d'alarme. Beaucoup de médecins de ma ville sont au taquet et ne prennent plus de nouveaux patients car tout le monde est surbooké." Ce constat sans appel est signé de Marc Zingraff le maire de Sarreguemines. Avec actuellement 25 généralistes et 44 spécialistes toutes spécialités confondues, la cité faïencière -dont le bassin de population compte 65.000 habitants- est déjà en difficulté pour répondre à la demande médicale de ses concitoyens. Mais la ville prend surtout les devants car elle sait qu'un certain nombre de médecins vont prendre leur retraite ces prochains mois ou ces prochaines années. Il est donc vital de pourvoir à leur remplacement et donc de faciliter l'installation de jeunes médecins.
Un clip promotionnel
Face à cette situation qui n'est pas propre à Sarreguemines puisqu'elle touche également de nombreuses villes moyennes, la ville a décidé de tourner un clip promotionnel pour vanter les atouts de son territoire en y associant plusieurs médecins encore en activité ou qui ont des projets d'installation.
C'est pourquoi nous voulons dire à nos jeunes confrères libéraux, venez à Sarreguemines, vous y vivrez heureux.
Gabrielle Alt, médecin généraliste
Plusieurs d'entre eux se sont exprimés en ces termes dans cette vidéo de 5 minutes faite pour les réseaux sociaux: "Je suis le docteur Elisabeth Wissler-Koenig, généraliste depuis 38 ans. Au nom de mes confrères, je m'adresse à vous, jeunes médecins généralistes ou spécialistes en quête d'installation et je vous dis pourquoi ne viendriez-vous pas vous installer ici?" Ou encore cette autre généraliste Gabrielle Alt: "Sarreguemines est une ville dynamique où il y a beaucoup de confraternité, la vraie confraternité que nous vivons quotidiennement ici. C'est pourquoi nous voulons dire à nos jeunes confrères libéraux, venez à Sarreguemines, vous y vivrez heureux".
Selon Marc Zingraff cette problématique de la représentation médicale en ville est une vraie question de société: "Aujourd'hui, ce qui est en train de se jouer c'est l'égalité de chances en ce qui concerne les territoires par rapport aux métropoles en matière de santé. Est-ce qu'en France on a tous le même droit, la même possibilité d'accéder aux soins?
Est-ce qu'en France on a tous le même droit, la même possibilité d'accéder aux soins?
Marc Zingraff, maire de Sarreguemines
Cela suppose sur le territoire, une politique de gestion des flux de médecins qui sortent de formation qualitativement et quantitativement. Mais ce n'est pas une fatalité."
Une série d'aides à l'installation
Parmi les aides proposées par la ville de Sarreguemines figurent la recherche de locaux adaptés avec l’aide du manager de centre-ville, la mise en relation avec des privés porteurs de projets pour la création de locaux professionnels, le soutien à la recherche d’emploi pour le conjoint ou la conjointe, et l'aide sous certaines conditions à l’achat de matériel spécifique.
Est-ce que cela sera suffisant pour convaincre les jeunes médecins de s'installer à Sarreguemines? Pas sûr car la concurrence est féroce.
Du coup, une réflexion est en cours pour l'octroi d'une aide financière directe: "La question est à l'étude" confirme le maire de Sarreguemines. "Nous sommes en discussion avec la communauté d'agglomération pour qu'à Sarreguemines et dans les communes alentours, on réfléchisse à ce dispositif que certaines collectivités ont déjà mis en place. Nous n'excluons pas cette piste de manière complémentaire".
L'installation de médecins allemands parlant français sera également encouragée. D'ailleurs, un projet de clinique ophtalmologique est en cours de développement. Il faudra attendre quelques mois pour savoir si cet appel du pied aux jeunes médecins a été entendu.