En ce 9 février 2021, les fleuristes et les restaurateurs qui ont conservé une activité de livraison à domicile ou de retrait sont en plein préparatifs de la Saint-Valentin. La fête des amoureux ne leur permettra pas de compenser les pertes de 2020. Il s'agit de garder le lien avec leur clientèle.
C’est le deuxième jour de l’année le plus important pour eux en chiffre d’affaire après la fête des mères. S’ils mettent les bouchées doubles cette semaine pour réussir la Saint-Valentin, les fleuristes n’espèrent pas pour autant rattraper toutes les cérémonies annulées depuis un an.
"On ne mise pas sur les fêtes pour compenser. Perdu pour perdu… Mais on n'est pas les plus à plaindre par rapport aux restaurateurs. Ce sont eux qui essaient de sauver des bouts de chandelle", explique Benjamin Bourrier, le patron philosophe de Fleurs et Tendances, une boutique à la sortie de Nancy. Ici, 1.000 roses rouges fraîches doivent arriver pour le week-end. Le grand classique avec les pots en forme de coeur. Des valeurs refuge pour les maris toujours un peu frileux dans leurs choix.
Entraide
Laure Cardot, elle, tient un atelier de fleuriste, sans boutique. Elle travaillait principalement pour des mariages ou des entreprises. Autant dire que 2020 a été pour elle une catastrophe. "Je n’ai même pas osé regarder les comptes", confie-t-elle. Mais pour la Saint-Valentin, la solidarité s’organise. Elle propose ses bouquets en partenariat avec trois restaurants, un traiteur et une jeune entreprise de livraison de petits-déjeuners à domicile. "On essaie de s’entraider, de se soutenir. Il vaut mieux essayer de retenir le positif."
Le service de livraison de brunchs et petits-déjeuners affiche d’ailleurs complet pour le dimanche 14 février.
Garder le contact avec les clients
Côté restaurateurs, beaucoup se démènent pour continuer à proposer des plats à emporter et maintenir un semblant d’activité. "Ce n’est pas ça qui va nous sauver mais ça nous permet de travailler parce que sinon les journées sont longues. Et surtout de garder le contact avec les clients", explique Nicolas Mathiot, le chef de La primatiale à Nancy.
Pour la fête des amoureux il affichait d’habitude complet un mois à l’avance. Il propose tout de même un menu de Saint-Valentin à venir retirer samedi en fin d’après-midi. Avec les restaurants fermés, il faut inventer une nouvelle façon de travailler. "Il faut imaginer des plats facilement transportables et réchauffables."
Mettre le paquet pour faire encore plus de ce jour un évènement alors que fêtes et mariages n’ont plus lieu, c’est aussi ce que font les traiteurs. Laurent Oberhausser, gestionnaire de Les Paganis à Ludres explique : "c’est d’autant plus important qu’on a une activité réduite. C’est un outil de communication à travers les réseaux sociaux pour garder le contact avec nos clients." Ce traiteur propose même un tirage au sort pour gagner un voyage avec son menu Saint-Valentin.
Si ces journées de fêtes ne remplacent pas le manque à gagner des mariages annulés, les clients répondent quand même présents, peut-être plus que d’habitude, comme ils ne peuvent pas aller au restaurant. "C’est un petit plaisir que les gens s’autorisent plus dans une période où ils n’en ont plus beaucoup".
Mais la Saint-Valentin, c’est aussi important pour garder l’esprit d’entreprise. L’activité ne tourne actuellement qu’avec un seul cuisinier d’astreinte. "C’est un moment où tout le monde revient travailler et se retrouve. C’est très important pour conserver le moral des équipes".
La Saint-Valentin est une date clé pour l'économie de beaucoup de professions. Les supermarchés, jamais en reste, comptent bien surfer aussi sur la vague rose. Celui de Thionville par exemple affiche sur les réseaux sociaux des paniers spéciaux pour permettre aux célibataires de se renconter. A remplir avec de l'amour et de l'eau fraîche évidemment.