Nicolas Horber est le délégué national de Radio Campus, un réseau de radios associatives. Féru de radio, il est également bénévole au sein d'une radio alsacienne pour laquelle il anime des émissions en alsacien. Portrait d'un homme engagé pour la radio, et pour l'alsacien.
Dans la vie, Nicolas Horber est le directeur général de Radio Campus, un réseau de radios associatives. Sa mission : aider les radios dans leur développement et leurs projets. Un métier en accord avec sa passion depuis toujours : la radio. S'il exerce cette fonction à Paris, Nicolas Horber apprécie de venir dans sa région natale, l'Alsace, deux fois par mois.
Ici, il anime bénévolement des émissions en alsacien pour la radio Pi-node. Mais quand ce n'est pas possible, il continue de réaliser des interviews en dialecte depuis la capitale. Une émission diffusée simultanément à Mulhouse et à Paris. "Pendant le premier confinement, j'appelais toujours les jours des Mulhousiens qui nous expliquaient la situation dans leur ville. J'ai été très étonné d'avoir énormément de retours de la part d'Alsaciens installés à Paris ! Je ne savais pas que l'on était autant", s'amuse-t-il.
Ce qu'il préfère, c'est partir à la rencontre des Alsaciens directement chez eux. Nous l'avons suivi lors d'une interview qu'il a effectuée pour l'émission "Ringbahndam Gschechtla". Ce jour-là, c'est Marc Muslin, professeur de français et journaliste retraité, qui s'est prêté au jeu. "L'interview va durer 3 à 4 heures", prévient Nicolas Horber. "Peu m'importe, j'ai tout le temps du monde !" répond le nonagénaire. "Je raconte ma vie, tout ce qui m'a marqué, les histoires de mon enfance mais aussi de ma vie professionnelle. Je réponds à tout ce qu'il veut savoir !", nous explique Marc Muslin. "Le plus important pour moi, c'est d'écouter mes interlocuteurs. En radio, on parle souvent, mais c'est essentiel de savoir écouter les gens", estime Nicolas Horber.
Nicolas Horber est un passionné, mais aussi engagé pour les radios associatives. Ainsi, il s'est battu il y a quelques années pour l'obtention du DAB - l'équivalent de la TNT appliquée à la radio - à Mulhouse. L'antenne se trouve sur une ancienne cheminée d'usine. "Le DAB permet à plusieurs radios d'émettre ensemble. A Mulhouse, nous captons peut-être une vingtaine de radios en FM. Là, d'ici l'année prochaine, avec les stations suisses et allemandes, ce nombre peut considérablement augmenter. Cela favorise la création de nouvelles radios associatives, voilà tout l'intérêt", explique Nicolas Horber.
Il se considère par ailleurs comme un "Parisien-Alsacien", comme il aime se nommer. Un lien fort avec sa région natale qu'il entretient également par des visites régulières chez sa maman. "Je suis très fière de ce qu'il fait, c'est super qu'il s'engage autant à préserver la langue alsacienne", témoigne Monique Bechler, d'un air enthousiaste. Nicoals Horber a ressenti le besoin de renouer avec sa langue maternelle lors de son adolescence. "J'avais 14, 15 ans, et je sentais que quelque chose, en moi, mourait. Je suis allé voir du côté de mon grand-père, j'ai compris que j'allais y trouver la réponse. J'ai ensuite passé tout mon temps chez lui, à parler uniquement en alsacien", confie-t-il. A présent, Nicolas Horber a déjà de nouveaux projets en tête en Alsace, pour continuer de développer l'alsacien sur les ondes.