Dans le sillage des précisions du ministre des Transports Clément Beaune ce jeudi 7 septembre sur l'instauration nationale d'un pass rail à 49 euros, le vice-président de la Région Grand Est en charge des transports s'est dit "prêt à la discussion avec l'État".
Lors de son interview sur la chaîne YouTube HugoDecrypte ce lundi 4 septembre, Emmanuel Macron a lâché une petite bombe pour le secteur des transports en France, en proposant l'instauration d'un "pass rail sur le modèle allemand". Face aux réactions parfois vives que l'annonce a suscitées, son ministre des Transports Clément Beaune a précisé les contours de ce projet ce jeudi dans l'émission Télématin. Il s'agira bien d'un pass national, dont le prix devrait "tourner autour des 49 euros" et qui sera financé à la fois par l'État et les collectivités territoriales.
Pour le vice-président de la région Grand Est en charge des transports, Thibaud Philipps, "l'idée est bonne et c'est un sujet sur lequel on est prêts à travailler avec l'État". "Tout ce qui va dans le sens d'une simplification pour les usagers est une bonne chose, car aujourd'hui ce n'est parfois pas très lisible. Et il est essentiel de favoriser l'usage du train, comme c'est le meilleur moyen pour décarboner notre économie."
Mais l'élu pointe parallèlement les risques dans lesquels il ne faudrait pas tomber. "ll faut faire attention à l'équilibre financier des régions, cela peut fragiliser le rail sur d'autres secteurs. Concrètement, la Région Grand Est a prévu des centaines de millions d'investissements sur les réseaux secondaires d'ici à 2030. Il faut prendre ça en compte dans le calcul de la part des régions dans le financement du dispositif."
Un pass financé à 50% par l'État ?
Les régions investissent également dans le matériel roulant, dans le renouvellement du parc ou dans les réouvertures de petites lignes rurales. "Il faudra se mettre autour de la table avec l'État pour essayer de se rapprocher du modèle allemand, où le pass est financé à 50% par l'État central et à 50% par les Länder. Ce n'est pas irréaliste de parler de 2024 mais il vaut mieux une mise en place progressive, en commençant par les jeunes par exemple, pour éprouver le système et l'ajuster s'il le faut avant la généralisation."
Par ailleurs, Clément Beaune a indiqué qu'il s'agirait d'un pass englobant les autres transports en commun, "si possible avec les bus, les métros, les tramways dans nos grandes villes". Une mesure qui devrait, selon Thibaud Philipps, "amener certaines difficultés de coordination avec les intercommunalités qui gèrent les réseaux de tram ou de bus, car plus il y a d'acteurs et d'intérêts, plus les discussions peuvent être longues". Raison de plus pour "parier sur une mise en place progressive", selon l'élu.