Le conseil régional du Grand Est sera renouvelé lors des élections qui se tiendront les 20 et 27 juin 2021. Neuf listes se présentent. Une dizième a été retoquée. Découvrez les forces en présence dans votre région.
Lundi 17 mai, dix listes ont été déposées pour les élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin 2021. Par deux fois reportées en raison de la pandémie, ces élections vont renouveler l'assemblée du conseil régional. Dans le Grand Est, 169 sièges sont à pourvoir pour les six prochaines années. Découvrez, par ordre alphabétique, des têtes de liste, les listes de votre région ainsi que l'esquisse de leur programme.
Louise Fève
liste Lutte ouvrière
Louise Fève est "cheminote à Strasbourg", après avoir travaillé dans divers secteurs comme la restauration ou l’hôpital. Elle est âgée de 40 ans.
Au programme :
- "La nécessité de faire entendre le camp des travailleurs à la suite de la crise sanitaire qui met en lumière les dysfonctionnements de notre société."
- "Répartir le travail entre tous sans perte de salaire, avec indexation sur le coût de la vie."
- "Donner le contrôle de la société aux ouvriers "car les classes bourgeoises et financières poursuivent d'autres buts."
Aurélie Filippetti
liste Appel inédit
(LFI, Génération.s, Place publique)
Aurélie Filippetti est ancienne ministre de la Culture (2012-2014) et ex-députée PS de Moselle (2014-2017), elle a 48 ans. Elle renoue avec l'arène politique et la région Grand Est dont elle s'était éloignée depuis son départ du PS en 2018. En décembre 2020, "l'Appel inédit" est porté par trois femmes, socialiste et insoumise, pour une alliance de toutes les forces de gauche dans le Grand Est. Une alliance qui a échoué malgré des semaines de négociations avec la liste d'Eliane Romani.
Au programme :
- La gratuité des transports publics et un plan Marshall pour les jeunes.
- Une région "stratège" d’un point de vue industriel, économique et des filières pour développer une agriculture de qualité.
- La promotion du "Made in Grand Est".
- La prise de participation du conseil régional dans le capital des entreprises en cas de crise majeure.
Laurent Jacobelli
liste Rassemblement national
Laurent Jacobelli est porte-parole du parti de Marine Le Pen (Rassemblement national), il a 52 ans. Il a été la tête de liste du parti Debout la France (dirigé par Nicolas Dupont-Aignan) pour les régionales 2015 en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Après avoir été candidat RN aux législatives de 2017 dans les Bouches-du-Rhône, il est revenu dans le Grand Est.
Au programme :
- Laurent Jacobelli souhaite proposer le retour des trois anciennes régions par la voie d'un "référendum consultatif des citoyens". A défaut, il mettra en place trois vice-présidents avec des budgets dédiés par ancienne région.
- L’insécurité, l’immigration et le localisme font aussi partie de ses thèmes de prédilection.
Brigitte Klinkert
liste La force de nos territoires
(Divers centre)
Brigitte Klinkert est ministre déléguée en charge de l’Insertion, conseillère à la Collectivité européenne d'Alsace (ex-LR, candidate de la majorité présidentielle), elle a 65 ans. La ministre alsacienne, ancienne présidente du conseil départemental du Haut-Rhin s'est battue (avec son homologue bas-rhinois) pour la création de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA). Brigitte Klinkert conduit une liste de la majorité présidentielle - même si elle refuse d'être étiquetée - avec trois députés LREM.
Au programme :
- Doubler le plan de relance de l’État et simplifier l’accès des entreprises au fonds de solidarité.
- Respecter les territoires, leurs identités, leurs spécificités avec la nomination notamment d'un président délégué pour l’Alsace, pour la Champagne-Ardenne et un pour la Lorraine. Le budget voté, sera "territorialisé". La politique du tourisme sera donc menée à l’échelle des territoires
- Passer à la région de proximité avec une révolution des transports. Permettre à chacun la possibilité de se déplacer rapidement, facilement et au prix le plus faible possible.
- Devenir la région des emplois verts, en travaillant avec les entreprises, les chercheurs, les universités pour une transition écologique dans la région.
- Un parcours personnalisé et individualisé pour chaque jeune sera mis en place en créant également une bourse aux stages régionale pour proposer à chacun une première expérience professionnelle.
Martin Meyer
liste Unser Land
Martin Meyer est chef d’entreprise, secrétaire général d’Unser Land. Ingénieur, il est gérant d’un bureau d’études spécialisé dans l’industrie à Barr, il a 54 ans. La particularité de la liste est de ne présenter que des candidats alsaciens "pour dénoncer l'absurdité de cette méga-région qui n'a de grand que sa taille incongrue (deux fois la Belgique), son inefficacité, ses coûts, ainsi que la mégalomanie de la majorité qui la dirige actuellement."
Au programme :
- La sortie du Grand Est "Stop Grand Est. En avant l’Alsace" est le slogan de campagne d'Unser Land.
- Transformer la Collectivité européenne d'Alsace (CEA) en collectivité à statut particulier. Unser Land réclame plus de liberté, notamment pour la gestion de la fiscalité, de la langue, de l'économie, de la santé, des relations transfrontalières...
Florian Philippot
liste Les patriotes
Florian Philippot est aujourd'hui haut-fonctionnaire en disponibilité et conseiller régional du Grand Est, il a 40 ans. Sous les couleurs du Front national, il était arrivé largement en tête des régionales de 2015 au premier tour, avant d'être largement battu au deuxième. Puis d'échouer en 2019 aux élections européennes avec son parti Les Patriotes (seulement 0,65% des voix).
Au programme :
- Sur la crise sanitaire, Florian Philippot est engagé contre le pass sanitaire, il milite pour la fin du port du masque et contre les mesures qu'il juge liberticides (couvre-feu, confinement, fermeture des restaurants)...
- La collectivité européenne d'Alsace est dans la ligne de mire des Patriotes, qualifiée de "dépeçage oligarchique de notre pays". Le Grand Est, comme les autres grandes régions issues de la loi NOTRe de 2015, doivent céder la place aux anciennes régions (Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne).
- Florian Philippot milite aussi pour le Frexit, c'est-à-dire la sortie de la France de l'Union européenne.
Eliane Romani
liste "Il est temps pour l'écologie et la justice sociale"
(EELV, Génération écologie, PCF, PS)
Eliane Romani est orthophoniste et ancienne maire adjointe de la ville de Thionville entre 2008 et 2014, elle est âgée de 63 ans. Durant plusieurs semaines, une alliance de la gauche a été envisagée avec la liste "Appel inédit" menée par Aurélie Filipetti pour l'emporter face à la droite et à l'extrême droite lors des deux tours du scrutin régional.
Au programme :
- Défendre une région qui préserve la nature et la biodiversité.
- Une région qui prend soin de ses habitant·e·s et protège leur santé.
- Une économie au service de l’humain, de l’emploi et de la transition écologique.
- Développer les services publics de proximité.
- Une région démocratique, avec des citoyen·ne·s qui participent aux décisions.
Jean Rottner
liste "Plus forts ensemble"
(Union de la droite et du centre)
Jean Rottner est le président sortant (Les Républicains) du conseil régional du Grand Est. L'ancien médecin urgentiste mulhousien et ancien maire de Mulhouse, âgé de 54 ans, avait pris la tête de la région Grand Est en 2017 après la démission de son prédécesseur Philippe Richert.
Au programme :
- L’emploi et la formation via notamment la volonté de créer un service public régional de l’emploi.
- Le développement de la mobilité, notamment en matière ferroviaire, avec de nouvelles réponses en termes de fréquence, des réouvertures de lignes et des tarifs en baisse pour les usagers (carte demi-tarif).
- L'investissement de la Région dans les missions régaliennes que sont la sécurité (accompagnement des communes dans les équipements de sécurité tout en sollicitant le renforcement de la surveillance dans les transports) et la santé (augmentation du nombre d’infirmier(e)s, d’aides-soignants et d’auxiliaires de vie formés pour une croissance significative des effectifs régionaux).
Adil Tyane
liste "Agir pour ne plus subir"
Union des démocrates musulmans français
Adil Tyane a 45 ans, il est professeur de mathématique et ex-conseiller municipal de Woippy (Moselle) où il réside. L'Union des démocrates musulmans français, créée en 2012 se situe "au centre gauche" et lutte contre "un contexte électoral dominé par le repli identitaire et le rejet des minorités visibles".
Au programme :
- Que l'islam soit intégré dans le droit concordataire alsaco-mosellan et bénéficie des mêmes droits que les autres religions reconnues par le Concordat
- "Contrer les dérives identitaires actuelles qui détruisent, de l'intérieur, nos principes républicains pour nous attaquer enfin aux défis qui nous concernent tous."
Une liste rejetée
La liste anti-masque et anti-vaccin "un nôtre monde Grand Est", conduite par Jean-Philippe Golly a fait l'objet d'un refus d'enregistrement par le ministère de l'Intérieur car non-conforme au code électoral. Jean-Philippe Golly a déposé un recours au tribunal administratif de Strasbourg, mais sa requête a été rejetée pour le non-respect de l’alternance des deux sexes sur les listes de Moselle et d’Alsace et par l’attribution du genre masculin à deux candidates. Il n'y aura donc que 9 listes en lice pour ces élections régionales dans le Grand Est.