Déstocker l’intégralité des déchets sur le site de Stocamine à Wittelsheim, ce n’est pas un vœu pieux pour les membres du collectif Destocamine. Ce samedi 2 décembre, ils ont appelé à un rassemblement à Colmar qui a réuni 300 personnes.
Non, ils ne sont pas prêts à lâcher le morceau ! Elus de tous bords, mais aussi citoyens étaient mobilisés parc Méquillet à Colmar, à proximité de la préfecture, ce samedi 2 décembre au matin. 300 personnes au total, pour qui il est impératif d’extraire du sol les 42000 tonnes de déchets toxiques stockés sur le site de l’ancienne mine de potasse de Wittelsheim. A la tête du mouvement, le collectif Déstocamine ne veut rien céder et dénonce un risque important de contamination de la nappe phréatique.
« Je pense que là c’est le début d’actions qui vont être plus marquées. Jusque-là, on a été trop gentil mais au XXIe siècle, ce n’est plus possible que des gens sensés se contentent d’enfouir des déchets à 600 mètres sous terre en espérant qu’on les oubliera et en laissant cet héritage à nos successeurs » tempête Yann Flory, porte-parole du collectif Destocamine-Nappe Phréatique en Danger .
#Stocamine #Colmar Bcp de monde à la manif Destocamine pour dire non à l'enfouissement définitif des déchets . Ils faut tout resortir. pic.twitter.com/2I5sGJJvF6
— GCO NON MERCI (@gcononmerci) 2 décembre 2017
En mars dernier, après des années de controverse, le préfet du Haut-Rhin a annoncé que plus de 90% des déchets dangereux entreposés à Stocamine y resteraient enfouis pour une durée illimitée, dans le cadre de la fermeture définitive du site à l’arrêt depuis un incendie en 2002.
Dans un communiqué de presse, le député Haut-Rhinois de La République en Marche Bruno Fuchs, également présent dans le rassemblement, indique qu'il "souhaite que le Gouvernement prenne un moratoire sur la fin de l'exploitation du site de StocaMine afin qu'une véritable étude technique indépendante et alternative sur la faisabilité ou non d'un déstockage total puisse être menée...l'objectif étant que le Gouvernement puisse prendre une décision sur l'avenir de Stocamine en pleine connaissance de cause et en ayant toutes les informations sur la faisabilité d'un déstockage total."
Succès du large rassemblement citoyen a Colmar pour demander un moratoire et le retrait des dechets de #Stocamine. "Respectons les engagements pris". pic.twitter.com/iSAK4MCYZT
— Bruno FUCHS (@bruno_fuchs) 2 décembre 2017
Trop cher ?
Extraire l'intégralité des déchets coûterait entre 309 et 384 millions d’euros contre 180 millions d’euros pour leur confinement. Pourtant, la direction de Stocamine l’assure. La solution de l’enfouissement à l’aide de bouchons de béton coulés dans le sol ne relève pas d’une question d’argent.
« Nous avons conduit de très nombreuses études avec le seul objectif de préserver l’homme et l’environnement. Toutes les études convergent vers une seule solution, le confinement définitif des déchets qu’il reste. C’est la solution la moins dangereuse pour les opérateurs, pour l’homme, pour l’environnement » assure Céline Schumpp, secrétaire générale de Stocamine.
Dans une lettre d'information datée du 29 novembre 2017, les Mines de Potasse d'Alsace précisent au passage que "si au pire dans plusieurs siècles, la mine rejetait de la saumure polluée vers la nappe, l’effet du stockage ne serait pas perceptible car bien en dessous des seuils mesurables par les tests de détection actuels : autrement dit, la pollution resterait infinitésimale. La nappe phréatique alsacienne n’est pas menacée par StocaMine." La société tient aussi à y rétablir quelques vérités, "en réaction aux propos mensongers actuellement diffusés sur la fermeture du stockage souterrain StocaMine".
Les travaux de confinement pourraient débuter fin 2018 et devraient durer jusqu’en 2022.