Stupeur et tremblements au Mondial Air Ballons : récit de mon baptême de l'air

J'ai testé pour vous... le vol en montgolfière ! Oui, "veinarde" me diriez-vous. Mais qu'est-ce qu'on ressent vraiment là-haut ? Sueurs froides ou instants magiques ? Ma vérité pourrait vous couper le souffle. 

Odile est venue pour la première fois à Chambley il y a 6 ans. Elle était alors copilote. Pas assez d'heures à son compteur pour assurer un vol en solo. A 59 ans, cette femme menue mais dont la taille cache une détermination de fer, vole depuis déjà 18 ans. 
Aujourd'hui, Odile est notre pilote principal. Une première donc pour elle, sur la base aérienne de Chambley, et pour moi...Enfin, pour nous.


A mes côtés, Christian Landomiel, directeur de la communication d'Orange, se révèle être aussi geek que moi. Une chance pour lui : Orange est le seul opérateur qui capte la 4G dans les airs à Chambley. Pas le temps de prendre une photo. Hop ! Odile et son collègue Bruno nous demandent de mettre la main à la pâte. Christian et moi, nous nous regardons, désarmés et complices dans notre ignorance.. "Avec plaisir... Mais on fait quoi ?"

Munie de gants, l'équipe bascule la nacelle, installe les brûleurs, étend le ballon. Puis, le gonfle. Imaginez-vous un instant tenir par un câble une toile en nylon de 30 mètres de hauteur qui grossit, grossit et n'arrête jamais de grossir. Explosion imminente. Donc là, pas de faux semblant, le stresse monte. (Pensée positive). En parallèle, mes camarades de sensations fortes s'exclament :

C'est incroyable ! Même pas besoin d'électricité.

(Pensée positive).

Le copilote, Thomas, 32 ans, nous rejoint en un éclair. Une légère brise et nous sommes déjà à bord, entourés de 4 bouteilles de propane. Je parlais d'explosion ? La nacelle se balance mais les deux pilotes semblent sûrs. Odile affirme qu'il s'agit d'un décollage "délicat". J'ai presque le mal de l'air. C'est parti pour 50 minutes de vol ! 50 minutes d'horreur ou de pur bonheur ?


Nous apprenons que cette dernière et Thomas sont Annonéens. Saviez-vous que le premier vol officiel du ballon à air chaud des frères Montgolfier a eu lieu place des Cordeliers à Annonay le 4 juin 1783 ? (Merci Wikipédia). Les battements de mon coeur s'accordent alors au rythme de la nacelle. Nous sommes stables.

Là, à 495 mètres, une citation de mon livre préféré me revient. 

S'il y a, dans le monde, un endroit où tu peux penser que tu n'es rien, cet endroit, c'est ici.


Océan Mer, Alessandro Baricco.


D'innombrables montgolfières s'envolent de l'aérodrome de Chambley telles des bulles colorées animant le ciel. Quand le feu qui s'échappe des brûleurs n'interrompt pas les remarques d'admiration, le silence est roi. Le vent souffle dans nos oreilles. Nous sommes serrés dans cette nacelle mais presque seuls au monde. Odile s'exclame :

Un vol avec autant de ballons, c'est exceptionnel !

Des chevaux, lièvres et chevreuils surgissent sous nos pieds. Nous perdons de l'altitude, frôlons le sol et remontons. Juste le temps d'une courte frayeur. Gamelle en vue ! Peut-être pas pour cette fois. Mais elle arrive, à l'instar de ce gros nuage épais et menaçant. A l'horizon, l'obscurité nous rattrape. Nous arrivons près de Vionville, là où nous atterirons. 

Comment s'est déroulée cette dernière épreuve ? Thomas la qualifie de "virile mais correct". Moi... de renversante ! Et pour cause... "Tenez-vous bien aux cordes, dos à nous et pliez les jambes" nous conseille Odile. En soi, rien de compliqué.

Nous décélerons. Le sol nous arrive droit dessus. La nacelle se renverse. Nous sommes parallèles au terrain. Tous les muscles de nos corps sont réquisitionnés pour nous éviter de tomber. Un fou rire nerveux nous prend. On se dégage au top d'Odile. Ah ! La terre ferme ! Plus pour longtemps.



Ferme puis gadoueuse. La pluie tombe. Vite, il faut protéger le matériel ! Stéphane arrive en voiture. Tous les cinq, nous replions la toile, dégageons les bouteilles de gaz, transporteons la nacelle... Les pieds dans la boue. 


50 minutes d'ascenceur émotionnel. L'inquiétude, la peur, la joie, la liberté et ... l'esprit d'équipe. La vraie sensation, c'est celle de se sentir équipière, de participer au succès du vol. Alors oui, j'ai volé. 

Morale de l'histoire : je vais passer mon permis montgolfière et je vais pasher chez Sosh.

Une aventure à retrouver sur le compte Twitter et Instagram de France 3 Lorraine !

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