VIDÉO - Reims : un championnat de sculpture à la tronçonneuse au parc de Champagne

Le championnat de France de sculpture à la tronçonneuse a lieu au parc de Champagne à Reims (Marne), les samedi 10 et dimanche 11 octobre. Il réunit douze participants, et le public est venu nombreux.

Un véritable massacre à la tronçonneuse, au beau milieu du parc de Champagne à Reims (Marne). Le championnat de France de sculpture sur bois à la tronçonneuse y a lieu les samedi 10 et dimanche 11 octobre 2020. En effet, cet outil ne sert pas qu'à abattre... des arbres.
 

La tronçonneuse, un jouet comme un autre

Douze participants, un juge professionnel, trois épreuves étalées sur deux jours, un président de championnat passionné depuis 40 ans, une trentaine de tronçonneuses déployée... et un public limité à 500 personnes à cause du coronavirus (Covid-19). Tout est réuni pour qu'il y ait du spectacle dans le parc rémois (voir son emplacement sur la carte ci-dessous).
 
La 18e édition de ce championnat se tient dans la cité des sacres pour la première fois : la compétition change d'emplacement chaque année. Un véritable tour de France. Le président est tout guilleret. "Ça fait 41 ans que je sculpte, et je m'amuse toujours autant. Les tronçonneuses, c'est mes jouets." Des jouets qu'on évitera de confier aux enfants, donc.

L'actuel champion, c'est Guillaume Andelot, originaire de Haute-Marne. Il remet son titre en jeu. Parmi ses précédents réalisations, un Geppetto tenant son Pinocchio : les ficelles du pantin faisaient trois millimètres de diamètre, réalisées avec une massive tronçonneuse. Rabot, ponceuse : tout est interdit sauf la tronçonneuse. Seul le chalumeau est autorisé à la fin pour la couleur. Il faut donc plutôt des doigts de fée que des bras de bûcherons... En 2020, c'est au Capitaine Crochet et à son épée que le champion s'attaque. "J'aime travailler sur l'univers du dessin animé. Je sculpte depuis 15 ans et participe au championnat depuis 2009 : il y a une petite pression, mais ça reste gérable."
 

Non loin de lui, on trouve une libellule, un totem, ou encore un rockeur d'AC/DC. Les douze concurrents ont quatre heures le samedi, dès 9 heures, pour leur épreuve de création libre, et en auront encore quatre le dimanche. Chaque jour, une épreuve imposée d'une durée d'une heure a également lieu. Le thème n'est donné qu'à la dernière minute. Le juge, unique, note l'originalité et la difficulté du sujet, mais aussi le respect des consignes de sécurité (port lunettes et chaussures de protection par exemple).

Laurent Germond sculpte habituellement du côté de Brienne-le-Château (Aube). C'est lui, le fan d'AC/DC. "C'est un défi avec mes potes motards, ils m'ont demandé de faire quelque chose de rock'n'roll : voilà." C'est sa neuvième participation au concours. "Je reviens pour l'amitié entre tous les concurrents. Et pour le partage. Je ne suis pas issu du bûcheronnage, il a fallu que j'apprenne : à me servir des machines, à sculpter... Les gars autour de moi, ils m'ont aidé à avancer."
 

Chacun des troncs fait deux mètres de hauteur, pour 80 centimètres d'épaisseur. Ils pèsent 450 kilos, et ce n'est pas une mince affaire de s'y attaquer, loin de là. Malgré le vrombissement des moteurs de tronçonneuses, l'événement a trouvé son public, venu en masse. Il semble conquis.

Un spectateur ne cache pas son étonnement. "C'est très surprenant. Certaines sculptures sont déjà presque finies, alors que d'autres sont encore très... grossières." Il est vrai que les artistes disposeront encore de quatre heures le dimanche pour achever leurs chefs-d'oeuvre. Le résultat final sera extrêmement lisse, bien loin de l'idée qu'on se fait de l'utilisation d'une tronçonneuse.
 

Mathilde Kaczkowski, journaliste à France 3 Champagne-Ardenne, a bravé les décibels et les volées de sciure de bois pour vous présenter son reportage (visible dans la vidéo ci-dessous). Ne mettez pas le volume trop fort...
 
À l'issue de la compétition, les statues de bois devraient rester exposées par la municipalité.
 
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