Vingt bougies pour le Transport intercommunal de Sélestat

Depuis vingt ans, les bus du TIS (Transport intercommunal de Sélestat) sillonnent la communauté de communes de Sélestat, et permettent aux habitants de se déplacer plus facilement. Entre lignes régulières, transport à la demande et bus scolaires, les offres sont variées. Et ce n'est pas fini.   
 

La première ligne du Transport intercommunal de Sélestat (TIS) a été mise en service le 1er septembre 1999. C'était la ligne A, entre Ebersheim et Châtenois. Cinq ans plus tard s'y est ajoutée la ligne B, de Muttersholtz à Scherwiller. La délégation de service public a été confiée aux Autocars Schmitt de Muttersholtz, les bourgades non desservies par les deux lignes régulières ont pu bénéficier d'un transport à la demande (TAD). Et depuis 2018, le transport des scolaires est également assuré. Après vingt ans d'existence, le TIS est une affaire qui roule. Il pourrait même dépasser les frontières de la communauté de communes d'ici quelques années.  


"Le TIS, c'est pratique"


Un bus par heure dans chaque direction, et toutes les demi-heures en périodes de pointe. C'est le principe. De nombreux habitants d'Ebersheim, de Muttersholtz ou d'ailleurs peuvent tranquillement prendre le bus pour se rendre au marché de Sélestat, le mardi. Ou les autres jours, "pour une visite médicale, ou faire faire une prise de sang" précise Paul Meyer, passager fidèle de la première heure. "Souvent je le prends aussi avec ma petite-fille pour aller à la médiathèque", ajoute Angèle Derian, une autre passagère.
 


En vingt ans, les deux lignes de bus régulières du TIS ont grandement facilité le quotidien des habitants de la communauté de communes. Paul Meyer se souvient sans nostalgie aucune de ses déplacements vers Sélestat "avant" : il fallait prendre la voiture, chercher un parking, "et si tu restais garé trop longtemps, tu risquais un PV." A contrario, les gens des communes voisines qui n'avaient pas de véhicule étaient souvent bloqués chez eux, sans moyen de se déplacer.

Jusqu'à la fin des années 90, ce projet du TIS a été mûrement réfléchi. L'étude de faisabilité a été confiée à un ingénieur des transports suisse, "car la Suisse avait une bonne longueur d'avance dans ce domaine" explique Michel Brandt, responsable transport de la communauté des communes. Au-delà de la volonté d'offrir plus de mobilité aux personnes sans véhicule, l'objectif était aussi, dès l'origine, de limiter la pollution et le nombre de véhicules dans et autour de Sélestat.


La ligne A, mise en service le 1er septembre 1999


Ce premier jour de septembre 1999, le succès n'a pas été fulgurant : seulement une dizaine de passager durant les deux premières heures… le temps de s'habituer à la nouvelle offre. Mais très rapidement, les usagers ont pris le pli. Le prix du billet, à l'époque, était le moins cher du Bas-Rhin : 5 francs (75 centimes d'euros). Vingt ans plus tard, il reste toujours très attractif : 1,20 euros l'aller-retour pour un ticket à l'unité, 7 euros pour sept jours, et 250 euros pour un abonnement annuel.   
 
 

Le dernier salon où l'on cause


D'abord expérimentale, la ligne A a été rapidement pérennisée, et complétée cinq ans plus tard par la ligne B de Mutterholtz à Scherwiller. Sur chaque trajet, de nombreux passagers, souvent des abonnés, se connaissent. "On croise des connaissances, c'est convivial, j'aime ça", sourit Angèle Derian. Même écho chez certains chauffeurs, qui voient quasi-quotidiennement les mêmes têtes. Estelle Erhard, conductrice-receveur depuis 15 ans sur la ligne A, sait même avec certitude lequel de ses passagers se rend où : "au marché, au travail ou chez des amis pour un "kàfeekränzel" (boire une tasse de café), sourit-elle. Et nombreux sont ceux qui s'arrêtent un instant à côté d'elle pour la saluer. "Ce n'est pas très réglementaire, mais s'il n'y a pas trop de monde, ils restent bavarder une minute." Elle-même ne se verrait pas faire un autre travail, car elle se "sent trop bien ici."    


Un transport à la demande



Mais les deux lignes régulières de bus ne desservent que cinq communes de la communauté de communes. Pour compléter le dispositif, depuis 2005, les autres bourgades (Baldenheim, Mussig, Orschwiller, Kintzheim, La Vancelle, Dieffenthal, Kientzville et Ebersmunster) bénéficient d'un transport à la demande. "Je dois m'inscrire la veille. Et pour partir l'après-midi, je peux encore m'inscrire le matin", explique Reine Frering, une passagère très régulière, originaire d'Ebersmunster.
 
Inscrite par avance, la personne est cherchée dans sa commune par un minibus. Mais à un arrêt officiel, et sur les créneaux d'un horaire prédéfini. En effet, même s'il y ressemble, le transport à la demande n'est pas un taxi qui ferait du porte à porte. "Normalement, le minibus vient à Ebersmunter à 9h25" précise Reine Frering. Et pour le retour, il repart de Sélestat toutes les heures à moins le quart. J'en suis très contente, je peux ainsi me rendre au marché, que j'aime beaucoup, ou faire les magasins." Et ce, pour le prix d'un ticket de bus.



D'ici trois ou quatre ans, un nouveau défi

Ces dernières années ont encore amené leur lot de nouveautés pour le TIS : bus hybrides (la moitié du parc), offre de transport scolaire… La prochaine étape sera de dépasser les frontières de la communauté de communes. "Notre grande idée, c'est d'élargir le périmètre", explique Patrick Barbier, vice-président communauté de communes. "Pourquoi s'arrêter à Muttersholtz et Châtenois ? On a un bassin de vie jusqu'à Marckolsheim, Sainte-Marie-aux-Mines et Villé."

Une réflexion est en cours, afin de permettre aux habitants des villes et villages au-delà de la communauté de communes de Sélestat de bénéficier, eux aussi, des services du TIS. L'objectif sera de mieux collaborer avec le réseau des bus régional, "pour faire une offre territoriale". Et, Patrick Barbier le promet, cette perspective d'élargissement pourrait se réaliser "d'ici trois ans".
 

 
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