Modification majeure dans l'encadrement de la publicité pour l'alcool : à la demande de la filière viticole, les députés ont élargi la possibilité de communiquer autour du savoir-faire en matière de spiritueux. Une aubaine pour les maisons de Champagne, mais qui inquiète la communauté médicale.
C'était en novembre dernier. Contre l'avis de la ministre de la santé Marisol Touraine, les députés adoptent un amendement pour assouplir la loi Evin et distinguer d'une part la publicité pour les boissons alcooliques, et d'autre part l'information œnologique.
Dernière cette nuance sémantique, la possibilité pour l'industrie viticole de vanter désormais l'indication géographique de ses produits et la défense des terroirs sur de nouveaux supports tels que le cinéma et la télévision.
Les maisons de Champagne, oeuvrant souvent dans le domaine de l'oeunotourisme, se félicitent de cette mesure.
Une avancée pour les uns, un recul pour les autres et notamment les professionnels de santé. Pour le président de l'association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, cet assouplissement, le cinquième depuis la promulgation de la loi Evin en 1991, équivaut à une dérégulation de la publicité. Une mesure, selon lui, à l'impact économique marginal et néfaste en terme de santé publique.
Deuxième poste à l'exportation, les vins et spiritueux représentent 500 000 emplois en France. L'alcool, lui, provoque 49 000 décès par an dont 17 000 par cancer pour un coût social évalué à 120 milliards d'euros.
Voir notre reportage diffusé dans le JT 12/13 de ce mardi 15 décembre 2015
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