Comète Nishimura : non, elle n’était pas visible à l’œil nu, mais des amateurs ont réussi à faire des photos

La comète C/2023 P1, appelée aussi Nishimura, a fait une brève apparition dans notre ciel terrestre en ce début de mois de septembre 2023. Partout, des astronomes amateurs ont tenté d’immortaliser ce moment. En Lorraine, la mission était difficile, mais plusieurs belles photographies ont été prises.

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Un petit tour et puis s’en va, c’était la belle surprise céleste de cette rentrée 2023. La comète C/2023 P1 (Nishimura) inconnue jusque-là, découverte par un amateur japonais le 11 août 2023. Elle est passée à 125 millions de kilomètres de la Terre et fonce vers le soleil. Elle était observable depuis L’hémisphère nord début septembre, en particulier entre le 7 et le 13 septembre. Il fallait de la patience, être un lève-tôt et de très bonnes jumelles ou du matériel professionnel pour l’observer.

En Lorraine, des amateurs et des astrophotographes ont tenté leur chance. Ils nous racontent. Jordan Marlière a fait deux tentatives le week-end des 9 et 10 septembre. D’abord à Circourt dans les Vosges d'où il n'a pu faire une observation correcte. Mais il a pu profiter des brames des cerfs, dans la forêt voisine, qu’il entendait pour la première fois.

Le dimanche, il s’est levé bien avant le soleil et s’est rendu sur les hauteurs de Mirecourt. "Me lever au bout de la nuit pour faire une photo, cela m’arrive rarement. Habituellement, j’observe le ciel à partir du début de nuit avec des temps de pause extrêmement longs. Là, c’était une expérience de me lever à 3 heures du matin pour installer le matériel pour un temps très court.

Je savais exactement l’endroit où elle devait se trouver.

Jordan Marlière, astrophotographe

Le ciel était dégagé. J’avais étudié le parcours de la comète. Je savais exactement l’endroit où elle devait se trouver. J’ai quand même mis plusieurs minutes avant de la repérer. J’avais pris du matériel un peu plus perfectionné." Jordan Marlière est un peu déçu en réalité. Contrairement à ce que beaucoup de médias avaient annoncé, elle n’était pas visible à l’œil nu. Avec des jumelles, elle n’était pas facile à trouver non plus. "Heureusement, il y en aura d'autres".

"Me lever au bout de la nuit pour faire une photo, cela m’arrive rarement." © Jordan Marlière

Jordan Marlière est un passionné. Il est régulièrement primé pour ses photos. La dernière en date, celle de SH2-99 et SH2-100 a remporté plusieurs prix. Elle a récemment été publiée dans le magazine de l’Astronomie. Pour ce cliché, il a fallu "20 jours de capture photo, avec un total de 37 heures d'exposition."

De nombreux amateurs en Lorraine

Un autre amateur lorrain, situé sur la colline de Sion, explique sur son compte Instagram : "Cadrage pas terrible, car j’ai commis la bêtise de ne pas faire les flats à la fin de ma session de la nuit, du coup, je ne pouvais pas toucher à la caméra pour changer l’orientation."

 

Je suis passionné par l'astronomie et la cosmologie depuis mon enfance

Anthony Beuré

Anthony Beuré a lui aussi tenté sa chance : Je savais que cette comète était visible très tôt le matin à l'Est. Lors de mes sorties, j'ai cherché la position "exacte" de la comète grâce à l'application "Star Walk 2". J'ai fait mes premières photos à proximité de Lunéville le 7 septembre et j'ai profité d'une occasion pour refaire des photos depuis le Honeck le 8 septembre.

Je suis passionné par l'astronomie et la cosmologie depuis mon enfance. Je trouve l'univers fascinant et les structures, notamment du ciel profond, sont généralement magnifiques et très esthétiques. Dès qu'un phénomène astronomique visible pointe le bout de son nez, je vais dehors admirer le ciel et j'en profite pour faire des photos. "

Dans la Meuse, Christophe Aubertin a pu saisir le phénomène comme il le raconte sur son compte Facebook. : "De plus en plus somptueuse, malgré la brume matinale et de plus en plus basse sur l'horizon, la comète dévoile sa queue de poussière et sa queue ionisée bleutée. C'est celle-ci qui est toujours opposée au Soleil, tandis que la queue de poussières marque la trajectoire orbitale."

Quelques jours avant, le 8 septembre, Gérald Rhemann, qui lui est en Autriche, a eu plus de chance. Il nous raconte : "J'ai photographié la comète sous le ciel sombre des Alpes autrichiennes. Le laps de temps pendant lequel la comète était suffisamment haute jusqu'à l'aube était très court. J'ai été agréablement surpris par la qualité de l'image."

La comète C/2023 P1 (Nishimura), 2 septembre 2023 © Gerald Rhemann

De retour, peut-être, en 2458

Le 17 septembre 2023, la comète Nishiruma sera au plus proche du Soleil. Ce sera le moment pour les scientifiques de l’observer une dernière fois. Si elle résiste à cette proximité avec l'astre solaire, elle poursuivra sa course sur son orbite et pourrait revenir voir la Terre en 2458.

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