Les agriculteurs vosgiens ont mené une opération choc lundi 20 février 2023 pour dénoncer les dégâts occasionnés par la prolifération des sangliers dans le département. Pour exprimer leur colère, ils ont apposé des têtes d'animaux sur la façade de la préfecture.
A Epinal, une soixantaine d'agriculteurs ont manifesté lundi 20 février 2023 devant la préfecture pour dénoncer les dégâts occasionnés par les sangliers dans le département. Pour marquer le coup, ils ont apposé symboliquement des têtes d'animaux sur la façade de la préfecture. "Moralement c'est intenable" explique cet éleveur. "Quand vous vous levez le matin et que vous voyez les prairies retournées, vous ne pouvez pas supporter ça. Quand il y a des trous sur une prairie, c'est très dur à refaire".
Moralement c'est intenable. Quand vous vous levez le matin et que vous voyez les prairies retournées, vous ne pouvez pas supporter ça.
Christophe Ocsaran, éleveur vosgien
Dans la ligne de mire des agriculteurs, le nouveau schéma de gestion des animaux sauvages validé par la préfecture. Un plan qui régit la chasse pour ces 5 prochaines années et qui prévoit notamment un retour de l'agrainage dans tout le département, à raison de deux jours par semaine. Cette technique de nourrissage permet aux chasseurs de maintenir les populations de sangliers à un endroit précis. "C'était peut-être un moyen de protéger les cultures il y a quelques années" admet Philippe Clément le président de la FDSEA des Vosges. "Mais on s'est aperçus qu'il y avait une dérive du système qui avait conduit un certain nombre de chasseurs à nourrir les sangliers pour attirer des populations de sangliers. Ce qui fait qu'autour de ces zones-là, on arrive à avoir des dégâts extrêmement conséquents".
On a une prolifération exponentielle de sangliers mais aussi de cervidés qui font énormément de dégâts. Dans les Vosges, ce n'est plus un point noir, c'est un point de non retour.
Germain Blaise, co-président des jeunes agriculteurs des Vosges
Aujourd'hui, les agriculteurs s'opposent totalement à cette méthode qui est en partie responsable, à leurs yeux, de la prolifération des sangliers dans le département des Vosges. Au micro France 3 Lorraine de Grégory Boileau et de Didier Bert, Germain Blaise le co-président des Jeunes Agriculteurs constate "qu'aujourd'hui, on a une prolifération exponentielle de sangliers mais aussi de cervidés qui font énormément de dégâts. Il faut savoir qu'un département est classé comme point noir lorsqu'il y a plus de 3 sangliers abattus par hectare. Dans les Vosges, depuis 10 ans on en est à 7 donc ce n'est plus un point noir, c'est un point de non retour".