La maison menace de s'effondrer : les voisins sont évacués et la rue interdite à la circulation

Une maison menace de s'effondrer à La petite Raon, dans les Vosges. La rue est fermée à la circulation et les voisins évacués. La commune a engagé des procédures pour obliger le propriétaire à démolir, mais sans succès.

Le panneau jaune "route barrée" interdit toute circulation dans la rue de la Libération à la Petite Raon (Vosges). Un rapide coup d'œil permet de comprendre pourquoi. La maison située au 14 rue de la Libération a tout d'une ruine. Lundi 15 avril 2024, sous le coup des intempéries, la toiture s'effondre et la façade penche dangereusement vers l'avant. Face au péril imminent, le maire de la commune est contraint de fermer la rue et d'évacuer les voisins.

Valérie Perrin, adjointe au maire, jette un regard désabusé sur la bâtisse et explique : "une faîtière du toit est tombée sur celui des voisins au numéro 16. Le toit s'effondre petit à petit. Il y a un vrai péril, un risque que ça tombe sur les maisons voisines et même sur la route. On ne voudrait pas que quelqu'un soit blessé".

Un propriétaire aux abonnés absents

La lassitude de l'adjointe se lit dans son regard. Cet état de péril ne date pas d'hier. La situation dure depuis quatorze ans. La propriétaire est une SCI dont le siège est à Moyenmoutiers (Vosges) à quelques kilomètres de La Petite Raon. Elle reste sourde aux multiples relances et procédures dont elle fait l'objet : "c'est une maison qui a été achetée en 2009 par cette SCI. Nous avons déjà fait plusieurs procédures de péril imminent. Des procédures à l'encontre du propriétaire avec des lettres recommandées qui n'ont jamais été réceptionnées".

Pour régler la situation rapidement, un expert du tribunal a recommandé à la commune de prendre dans un premier temps en charge les travaux puis de se faire dans un deuxième temps rembourser par la SCI. Le village de 760 âmes n'a pas les moyens financiers pour prendre en charge la démolition. Le coût de l'opération s'élèverait selon Valérie Perrin à 150.000 €.

Jackie Martin, la voisine immédiate de l'immeuble ruiné, a du mal à retenir ses larmes. Sa maison a pâti de l'effondrement de la toiture : "mon mari est monté voir, c'est horrible. Dans l'appartement du haut, il y a déjà des infiltrations. Les gendarmes sont venus nous voir pour nous demander de partir, mais on ne partira pas. On a un camping-car, mais je suis handicapée".

Un couvreur a dû intervenir en urgence pour limiter les infiltrations des eaux de pluie. Devant le fléchissement inquiétant de la charpente fragilisée, il a juste posé une bâche.

On attend pour démolir l'autorisation administrative parce que nous ne sommes pas le propriétaire.

Valérie Perrin, adjointe au maire

Interpellé par les habitants lassés de voir cette verrue dans la rue de la Libération, le maire explique que la commune n'étant pas propriétaire de l'immeuble, il ne peut pas le détruire sans une autorisation administrative. La SCI pourrait se retourner contre la commune.

La municipalité envisage de négocier avec la SCI le rachat de la propriété pour l'euro symbolique. Elle a aussi engagé une procédure avec la saisine du juge du tribunal judiciaire pour imposer d'office les travaux de démolition.

Valérie Perrin jette en dernier coup d'œil à la façade lépreuse aux volets clos. Elle espère que l'effondrement final n'aura pas lieu, des véhicules et des piétons empruntent toujours la rue malgré l'interdiction.  

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