Météo : le temps frais et humide ne fait pas les affaires des marchands de glaces

Le temps frais et humide qui règne cet été 2024 sur la Lorraine ne fait pas les affaires des marchands de glaces. Rencontre avec un artisan glacier et le fabricant industriel Thiriet dans les Vosges.

À cause du manque de soleil cet été 2024, les fabricants et vendeurs de glaces font grise mine. Xavier Devaux est artisan-glacier. Mardi 23 juillet après-midi, il gare sous un ciel maussade son antique tube Citroën relooké au marché de Xonrupt-Longemer (Vosges). 

Les bacs regorgent de crèmes glacées plus appétissantes les unes que les autres, mais la météo ne joue pas vraiment en sa faveur : "la petite brume n'incite pas vraiment les gens à venir, c'est à moi de jouer avec le parfum des cornets maison et d'essayer d'attirer le Chaland". Car le jeune glacier qui se définit lui-même comme un "vosgien givré" fabrique aussi dans sa camionnette ses cornets de glace cuits dans son gaufrier.

Xavier Devaux a démarré son activité en juin 2023. Depuis le début de l'été, il a vendu près de 600 litres de crème glacée et de sorbet. C'est un résultat encourageant malgré une météo capricieuse, pas de quoi décourager le jeune glacier : "c'est sûr, les gens sortent moins, mais contrairement à ce qu'on croit, les gens consomment plus de glace quand il fait vingt-deux, vingt-trois degrés que quand il en fait trente".

Le jeune glacier voit l'avenir avec optimisme. Il souhaite agrandir son atelier afin de satisfaire la demande croissante des restaurateurs et des entreprises.

Production en baisse chez Thiriet 

La crème glacée est un produit sensible aux variations météorologiques, y compris pour l'un des leaders français du secteur : la maison Thiriet à Eloyes (Vosges).  Les chaînes tournent et produisent, à un régime soutenu, les bâtonnets enrobés de chocolat, un des produits-phare de la marque. 

15 % de production en moins

La glace représente 80 % des volumes produits par l'entreprise. En 2023, Thiriet a produit 9.000 tonnes de crème glacée. Compte tenu de l'été maussade, le fabricant a dû revoir fin juillet son volume de production à la baisse, explique Pierre Thiriet, le directeur industriel : "cette baisse de volume est d'environ 15 %. Avec un été qui n'a pas démarré, ce n'est quand même pas si mauvais que ça. On sait que la saison d'été est aujourd'hui jouée puisque le mois d'août est en général un mois plus calme que mai, juin et juillet qui sont vraiment les gros mois".

La maison Thiriet compte sur la fabrication de la pâtisserie pour amortir cette baisse de production. Victorien Devaux de son côté, compte sur un retour des beaux jours et la gourmandise des clients pour faire grimper son chiffre d'affaires.