Pipelines autour de Vittel : l'État abandonne le projet pour donner la priorité à la population sur les industriels

L' agence de l’eau recommandait l'abandon du projet de pipeline à Vittel. Le préfet des Vosges a expliqué pourquoi il a décidé de mettre de côté le projet, lors d'une conférence de presse, lundi 21 octobre. L'objectif est de préserver la nappe phréatique des Grès du Trias Inférieur (GTI). 

 

La nappe phréatique de Vittel, largement exploitée par des industriels comme Nestlé Waters® et L'Ermitage, est menacée. 
Après concertation et études, le comité de bassin de l’agence de l’eau Rhin-Meuse a recommandé l'abandon du projet de transfert d’eau par pipeline le 18 octobre 2019.
Alors, "chasser le gaspi" et diversifier les sources d’approvisionnement ce sont les deux solutions proposées pour arrêter d'épuiser la nappe des grès où sont pompé trois milliards de litres d'eau par an, dont un tiers par l'usine Nestlé.

Lors de sa conférence de presse, le préfet, lundi 21 octobre 2019, a proposé un plan de réduction du gaspillage dans les réseaux d'eau public et dans l'industrie.

"Les collectivités ont déjà commencées. Les villes, Vittel et Contrexéville, ont déjà sont déjà largement engagées dans cette démarche", dit Pierre Ory, Préfet des Vosges.
"Les industriels travaillent également à court terme. Dans les deux années qui viennent on va économiser 400.000 m³ d'eau et donc il nous restera ensuite à trouver, pour arriver au million qui est l'objectif pour 2027", explique Pierre Ory.

Une victoire pour les défenseurs de l’environnement 

Crée en septembre 2018 par un agriculteur à la retraite, le collectif Eau 88 symbolise le combat mené depuis près d’un an. 
Ainsi, l’autre idée c’est d’aller chercher de l’eau dans une seconde nappe moins profonde. Mais pour pour Bernard Schmitt du Collectif  Eau 88, "ça ne fait que déplacer le problème et ça ne répond pas à la question." 

Nous sommes satisfaits, mais nous devons rester vigilants
- Bernard Schmitt, Collectif "Eau 88"

"Il faut que la nappe soit équilibrée dès 2021. Il faut travailler plus en circuit fermé. Cela prend du temps et il faut stabiliser la nappe de façon la plus urgente possible. Il faut couper un robinet : c’est le robinet de Nestlé", dit Bernard Schmitt du Collectif "Eau 88".
 
En fait, Nestlé a déjà réduit ses prélèvements. L'eau est surtout vendue en Suisse et en Allemagne. Or là-bas, l'affaire des pompages de Vittel a été fortement été relayée par les médias. Ce qui n’est pas bon ni pour l'image, ni pour le  chiffre d'affaire.
 
Le comité de Bassin de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse plaide pour une solution alternative
Dans un communiqué, le président du Comité de bassin Rhin-Meuse, Claude Gaillard, a dévoilé les principes de sa solution alternative : 
"Nous faisons une proposition faîtière au-delà des querelles partisanes et au nom de l’intérêt commun. Notre objectif est de permettre d’atteindre le résultat escompté, celui de la régénération de la nappe, plus que son simple retour à l’équilibre. Il s’agit d’une question de principe après l’adoption, il y a tout juste un an, de notre plan d’atténuation et d’adaptation au changement climatique pour les ressources en eau"

La nappe des GTI est la première ressource en eau de l’Ouest des Vosges.
Le déficit identifié concerne le secteur Sud-Ouest de ce périmètre : Vittel, Contrexéville, Bulgnéville, Martigny-Les-Bains. Il est d’environ un million de m3 annuel pour trois millions de m3 prélevés.
Sur ce secteur, les usages principaux de l’eau sont pour moitié domestiques (collectivités et abonnés) et pour moitié industriels (Nestlé Waters, Ermitage).
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