Le procureur de la République d'Epinal, Frédéric Nahon, a tenu un point presse ce vendredi 13 janvier au sujet de la mort de Lucas, cet adolescent victime d'homophobie, qui s'est suicidé. "Les investigations s'attacheront à vérifier le lien de causalité entre ces faits et le suicide de l'adolescent. Il convient d'être prudent sur ce dernier point" a déclaré le procureur.
Frédéric Nahon, le procureur de la République d'Epinal, a tenu un point presse ce vendredi 13 janvier 2023 au sujet du suicide de Lucas. L'adolescent, âgé de 13 ans, scolarisé au collège Louis-Armand de Golbey, a mis fin à ses jours samedi 7 janvier chez lui, à Golbey, près d’Épinal dans les Vosges. D'après ses proches, il se faisait harceler et avait été la cible d’insultes homophobes.
"S'agissant des causes du décès, les constatations réalisées et l'autopsie réalisée à l'Institut médico-légal de Nancy, ont permis d'établir la thèse d'un suicide par pendaison" a expliqué Frédéric Nahon, "Lucas ayant laissé un mot dans un journal intime expliquant sa volonté de mettre fin à ses jours. Les auditions des proches de l'adolescent faites dans le cadre de l'enquête, aux fins des recherches des causes de la mort relevaient l'existence de moqueries et d'insultes à caractère homophobe dont Lucas aurait été victime par d'autres élèves de son collège de Golbey. Son orientation sexuelle était connue de tous et il ressort de ces auditions que la famille avait signalé la situation à l'Education nationale, aucune plainte n'ayant été déposée. Au vue de ces éléments, j'ai ouvert ce mercredi 11 janvier une enquête préliminaire des chefs d'harcèlement sur mineur et harcèlement scolaire."
Ce qui sera déterminant, c'est la date des moqueries évoquées
Frédéric Nahon, procureur de la République d'Epinal
L'objectif de cette enquête, confiée au commissariat de police d'Épinal, "est de confirmer la réalité des faits d'harcèlement qu'aurait subi Lucas, leur durée, le contenu exacte des propos, des comportements dénoncés et de vérifier les différentes mesures qui ont été prises. Les investigations s'attacheront également à vérifier le lien de causalité entre ces faits et le suicide de l'adolescent. Il convient d'être prudent sur ce dernier point. L'enquête sera déterminante pour établir ou non un lien direct entre le harcèlement et le décès de Lucas."
"Ce qui sera déterminant, c'est la date des moqueries évoquées" a précisé le procureur lors d'un échange avec les journalistes présents sur place, "et leur période. Et les seuls harcèlements dont nous disposons, ce sont ceux réalisés au sein du collège."
"Je recevrai en début de semaine prochaine la maman de Lucas et son avocate" a ajouté Frédéric Nahon.