Le parquet d'Epinal annonce jeudi 12 janvier l'ouverture d'une enquête pour harcèlement sur mineur de moins de quinze ans. Lucas, 13 ans, a mis fin à ses jours samedi dernier chez lui, à Golbey, près d’Épinal dans les Vosges. "Aucun enfant ne doit trouver comme issue ultime le suicide" a déclaré le ministre de l'Éducation et de la jeunesse, Pap Ndiaye.
Une enquête pour harcèlement sur mineur de moins de quinze ans a été ouverte après le suicide samedi d'un adolescent de 13 ans à Golbey (Vosges), a annoncé jeudi 12 janvier, Frédéric Nahon, le procureur de la République d'Epinal, dans un communiqué de presse, à retrouver ici.
"Dans leurs auditions, ses proches dénoncent des faits d’harcèlement commis par des élèves de son collège, en raison de son homosexualité, depuis plusieurs mois" explique le procureur. La famille n'avait pas déposé plainte, mais "les faits avaient été signalés à l'Education nationale, qui avait reçu les mineurs", a ajouté le magistrat, "au vu de ces éléments, j’ai ouvert une enquête préliminaire."
L'enquête a été confiée au commissariat de police d'Epinal afin d'"établir la réalité des faits dénoncés et le lien de causalité avec le suicide", a ajouté le parquet. Le 7 janvier 2023, Lucas adolescent de 13 ans mettait fin à ses jours au domicile familial de Golbey, près d'Epinal. L’autopsie réalisée le 11 janvier 2023 à l’institut médico-légal a confirmé la thèse du suicide.
Contactée par l'AFP, l'avocate de la famille, Me Catherine Faivre, a indiqué que celle-ci n'avait pas porté plainte "à ce stade", "nous verrons dans un second temps. La famille souhaite enterrer son fils en paix", a ajouté le conseil.
Les obsèques se dérouleront samedi 14 janvier à Épinal. Il s'agit d'une cérémonie civile ouverte aux proches. Les parents de Lucas invitent les personnes présentes à porter un signe LGBT en hommage.
Pour les obsèques de l'adolescent, une cagnotte en ligne a été ouverte sur la plateforme Leetchi. A ce jour, jeudi 12 janvier, plus de 7.500 € ont été récoltés.
"La communauté éducative bouleversée"
"L’ensemble de la communauté éducative est bouleversée par cet événement dramatique et partage l’émotion de sa famille et de ses proches, à qui elle adresse ses sincères condoléances" a déclaré le recteur de la région académique Grand Est de l’académie de Nancy-Metz, Richard Laganier, "une enquête est actuellement en cours pour déterminer les causes de son geste. L’élève et sa mère avaient fait état de moqueries à la rentrée de septembre, faits immédiatement pris au sérieux par les équipes du collège, qui ont fait preuve d’une grande vigilance au quotidien, tout en conservant le lien avec l’élève et sa famille."
"L’établissement est engagé dans le dispositif pHARe de lutte contre le harcèlement, pour sensibiliser l’ensemble des élèves et des équipes éducatives sur ce sujet primordial pour le bien-être de toutes et tous" a-t-il ajouté.
Le rectorat précise qu'une cellule psychologique a été mise en place à destination des élèves et des enseignants du collège Louis Armand dès lundi 9 janvier.
"Je pense à tous les élèves comme lui harcelés : leur désespoir fonde ma détermination à empêcher toute forme de harcèlement", a déclaré le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, dans un tweet. "Aucun enfant ne doit trouver comme issue ultime le suicide", s'est-il ému. (avec AFP)