Avec un débat relancé par le président de la République, autour du calendrier et des rythmes scolaires, les maires de stations de montagne souhaitent apporter leur contribution. Leur proposition : simplifier, réorganiser et rééquilibrer les zones de vacances scolaires. Objectif : lutter contre un phénomène de saturation qui touche parfois leurs stations de sports d’hiver.
Pour l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), il n'y a pas que le changement climatique ou la hausse du coût de l'énergie qui posent problème au quotidien. L'accueil des touristes est un vrai souci. "Avec un découpage en trois zones scolaires, nous sommes confrontés dans nos communes à des moments sursaturés durant 15 jours, en particulier en hiver ou durant les vacances de printemps. La raison, c'est que ces zones ne sont pas équilibrées", estime Stessy Speissmann Mozas, le maire de la station touristique de Gérardmer dans les Vosges. Un constat que partagent ses collègues.
Un changement du nombre de zones de vacances scolaires permettrait de rééquilibrer sur quatre semaines la population touristique
Stessy Speissmann Mozas, maire de Gérardmer
Concrètement, Stessy Speissmann Mozas, vice-président de l’association, prône une remise en cause du zonage. Exemple avec la zone B qui regroupe un grand tiers du nord de la France avec notamment les académies d’Amiens, Lille, Reims, Nancy-Metz et Strasbourg. "Si je prends l'exemple du massif des Vosges et de Gérardmer en particulier, on se rend compte que durant les vacances d'hiver, nous avons été réunis avec la zone du Nord de la France. C'est la première clientèle qui vient chez nous en hiver. De ce fait, durant les 15 jours, on constate une saturation de la population touristique. Alors que les quinze jours d'après, quand c'est une autre zone qui est en vacances, il y a beaucoup moins de personnes. Un changement du nombre de zones de vacances scolaires permettrait de rééquilibrer sur quatre semaines la population touristique qui vient chez nous."
Deux zones de vacances au lieu de trois
La solution ? Un projet qui consisterait à passer en deux zones au lieu de trois. Car quand la zone C (Paris) qui fréquente en nombre le massif vosgien et la zone B se chevauchent lors des vacances d’hiver, le constat est encore plus négatif. "De ces trois zones de vacances, ces trois zones géographiques de découpage au niveau national" explique le maire de Gérardmer au micro de France 3 Lorraine, "il ne faut en garder que deux. Mais deux zones, deux territoires qui seraient équilibrés en nombre d'habitants, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Cela permettrait également de faire deux zones, en vacances, l'une après l'autre. Terminé ce chevauchement entre ces zones qui permettrait de répartir du coup sur quatre semaines pleinement la population touristique".
Ces maires souhaitent "apporter une contribution en particulier au conseil de l'éducation nationale qui va se pencher sur ces questions-là". "L'organisme est saisi sur cette problématique" conclut Stessy Speissmann Mozas, "on agira également à tous les niveaux jusqu'au ministère de l'Éducation. Ce constat, nous le partageons avec l'ensemble des sociaux professionnels et je pense en particulier aux hôteliers, aux restaurateurs, mais également aux moniteurs de ski et à l'École du ski français qui nous soutiennent".
Concernant le massif vosgien, le maire de Gérardmer plaide également pour une prise en compte spécifique des vacances des pays limitrophes comme l’Allemagne et la Belgique, la clientèle étrangère, représentant près d'1/3 de la clientèle totale des stations des Vosges.
