C’est un spectacle inédit dans les Vosges. Deux avions bombardiers d’eau Canadair ont effectué un exercice sur le lac de Gérardmer ce mardi 4 avril. Ils ont réalisé des tests d'écopage, pour voir si le lac peut être utilisé comme point d'approvisionnement en eau, en cas de feux de forêt.
Les deux avions jaune et rouge ont fait le voyage depuis l’autre bout de la France. Ces Canadair de la Sécurité civile, venus de la base aérienne de Nîmes-Garons (Gard) ont procédé, ce mardi 4 avril 2023, à des tests d’écopage sur le plus grand lac naturel des Vosges. Le but de la manœuvre, vérifier s'il peut être homologué comme zone d’écopage pour prélever de l’eau, en cas de feu de forêt cet été.
Une grande première dans les Vosges
Exit les sports nautiques, la baignade ou la pêche, les habitants de Gérardmer ont eu droit à un spectacle pour le moins inhabituel ce mardi. Pendant plusieurs minutes, des survols et des tentatives d'écopage se sont déroulés sous le regard intrigué des Géromois. La manœuvre, impressionnante, nécessite des pilotes aguerris. “C'est du jamais vu dans les Vosges. Le lac a dû être quadrillé par les gendarmes et les pompiers, pour s’assurer que personne ne soit sur l’eau. Un monsieur qui faisait de la planche à voile a donc été invité à cesser son activité le temps de l’exercice”, rapporte Romain Munier, du SDIS des Vosges.
Le but de la manœuvre est de voir si l’écopage est vraiment possible ici
Romain Munier, SDIS des Vosges
L'engin est un incontournable de la lutte contre les incendies. Facilement identifiable à ses couleurs jaune et rouge, le Canadair est un bombardier d’eau de la Sécurité civile française. Avec une capacité de pus de 6.000 litres, il lui faut seulement une dizaine de secondes pour remplir son réservoir. “Après un premier survol ce matin, les engins ont effectué plusieurs passages à vide au cours de l’après-midi. Le but de la manœuvre est de voir si l’écopage est vraiment possible ici, car nous sommes sur un lac situé à proximité des habitations”, explique le chargé de communication du SDIS des Vosges, Romain Munier.
Avec les incendies et la sécheresse, en hausse ces dernières années, tous les points d’eau possibles sont étudiés
Romain Munier, SDIS des Vosges
Si la Lorraine compte déjà différentes zones d'écopage, notamment le lac de Pierre-Percée (Meurthe-et-Moselle), aucune d'entre elles ne se trouve, pour l'instant, dans les Vosges. Incendies et sécheresse oblige, ce genre d'essais s'accélère. “Nous n'avons pas de zone d'écopage dans les Vosges, cela nous assurerait une meilleure force de frappe en cas de feu de forêt important. Avec les incendies et la sécheresse, en hausse ces dernières années, tous les points d’eau possibles sont étudiés”, explique Romain Munier, du SDIS 88.
Les essais conduits sur le lac de Gérardmer visaient l’obtention d’une éventuelle homologation du point d’eau. Un débrief de l'opération aura lieu prochainement.